Le conservatoire de musique dAgadir!

Au centre de la ville, s’estompe dans l’abandon, le fameux conservatoire de musique. Un édifice inachevé qui moisit encore, tel un pachyderme éventré, gisant dans un bain de sang. Un grabuge qui ne dit pas son nom, depuis déjà plus de deux décennies.

En effet, vers la fin des années 80 du siècle écoulé, une flopée de conseillers de la commune a eut l’idée de doter la métropole, en pleine effervescence culturelle, d’un splendide conservatoire de musique digne de ce nom. La trouvaille est d’autant plus inédite qu’elle s’inscrit dans la lignée d’une panoplie d’infrastructures du champ créative dont la plus en vue demeure incontestablement le théâtre de verdure, avec son architecture gothique relevant de l’ère antique.

C’est ainsi que cet immense site s’érige, malgré l’opposition des résidents du bâtiment mitoyen dont le panorama visuel et l’espace vert avoisinants seraient condamnés. Pour ce faire, un fonds faramineux serait alors injectés dans les fondations et les gros œuvres de cette réalisation qui commence à prendre forme, chemin faisant. Cependant, à peine l’armure de la bâtisse fut-elle finalisée que les travaux ne reprennent plus à nos jours. Que s’est-il passé, depuis ? Pn ne le sait pas trop ! On tient à demeurer, bouche cousue, sans piper mot par rapport à cet arrêt subit et incompréhensible. Pénurie de budget ? Bavure de conception ? Bourde de gestion ? On ne communique pas là-dessus, sans aucune explication!

Quelques années plus tard, lors de son mandat, le successeur, bien au début du présent siècle, ne voulait rien savoir. Il refusait littéralement à reprendre l’exécution et achever cette édification qui traîne, durant des années. Intransigeant, le nouveau maire de la ville prétextait que cette édification n’est pas dans ses  priorités du fait qu’elle est vaine et onéreuse, en termes d’entretien et de qualification. C’est alors que la gigantesque fondation se perd dans l’entêtement gratuit, alors que des sommes astronomiques sont jetés par la fenêtre. En attendant, on se met alors à réaménager l’ancien conservatoire du côté du quartier industriel, sans envergure ni commodité recherchés.

Par la suite, des pourparlers ont lieu avec les services du département de la culture, pour sauvegarder cette semi-finie abandonnée à son sort, sans grand succès. Un peu plus tard, on s’accordait à préserver une salle amphithéâtre pour les spectacles  et consacrer  l’autre moitié à des fins administratives de la commune, notamment le service des légalisations. Rien ne fut fait, jusqu’à présent ! Le processus de la déchéance se poursuit, en suscitant dérision et risée dans les milieux de la communauté locale. Actuellement, le conservatoire de musique dont rêvent les adeptes de l’art philharmonique est constamment en phase d’expectative irascible. Quelle honte!

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