Le notable et le militant !

Durant quasiment toutes les épreuves électorales, on s’est directement ingéré dans l’opération de vote pour «monter» la carte politique escomptée, aussi bien à l’appareil législatif qu’exécutif. Or, au fil du temps, il semble qu’on s’est bien gardé de changer de méthode en vue de maintenir à la fois, le concept pluraliste et le pouvoir hégémonique sur le choix des acteurs. Mais, cette fois, l’ingérence s’accomplit «subtilement», à travers les notabilités qui font la différence, par le biais de leurs fortunes consacrées à flots dans le système électoral. Aussi, depuis pratiquement les dernières échéances, les  pratiques surannées dont se charge une flopée d’agents d’autorité qui mettent à exécution les consignes des supérieurs, notamment la confiscation des urnes et procès verbaux, la mobilisation de tous les pouvoirs publics pour le candidat de prédilection…, ne sont plus relativement de mise. Aujourd’hui, de crainte de salir l’image du pays et provoquer le climat de tension, d’autant que les organismes de contrôle et les réseaux de média tant nationaux qu’étrangers accompagnent l’échéancier électoral, on se tiendra à se  «mettre à l’écart», en s’adonnant au jeu de «l’impartialité négative». C’est ainsi que nombre de «notabilités» richissimes au passé parsemé d’antécédents, sont enrôlées dans le processus électoral, par certains partis politiques dont le désir de s’adjuger la députation est priorisé. Au fait, la notion d’appartenance partisane et de recherche de la compétence et de l’éthique politique, est souvent reléguée au second plan, du moment que celui ou celle qui porteront le symbole du parti serait potentiellement «compétitif».

La course vers l’oiseau rare dont le chèque serait bien étoffé, s’avère donc infernale dans la mare du fric qui finalement, vide l’action électorale de toute sa substance politique, au service des grandes valeurs de déontologie et de continence. Par cet élan mystificateur, quel type de députés serait à même de remplir le rôle digne et sain sous la voûte de l’hémicycle, si l’on sait que la plupart des élus y siègent sans  les moindres vertus humanistes ? Dans cette hystérie électorale, fondée sur ces nouveaux mécanismes d’octroi de siège parlementaire, que deviendraient alors les adhérents des partis qui, tout au long du parcours militant se sont rassasiés de qualités civiques et citoyennes, au profit des causes nobles de la Nation ? Quelle chance pourront-ils s’octroyer face au déferlement débordant de l’argent sale que déversent sans compter, les divers concurrents ? Il est bien certain que l’opération électorale est affectée par les faussaires du mécanisme en place et les fossoyeurs de la démocratie dont sont responsables aussi bien l’Etat que les formations politiques. C’est un chantier prioritaire dans la vie d’une nation qui se veut agissante auquel sont interpellées toutes les forces vives, car on ne pourrait tolérer cette panne humiliante au sein du parlement grouillant de « notables » soumis aux calculs ignobles.             

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