Le pape dénonce «la situation humanitaire désespérée»

Agression sioniste contre Gaza

Le pape a dénoncé lundi dans son traditionnel message de Noël « la situation humanitaire désespérée » des Palestiniens dans la bande de Gaza, appelant à la libération des otages encore retenus et à un cessez-le-feu.

«Je demande que cessent les opérations militaires, avec leur effroyable suite de victimes civiles innocentes, et que l’on remédie à la situation humanitaire désespérée en ouvrant à l’arrivée de l’aide humanitaire», a déclaré le pape François, 87 ans, dans son discours «Urbi et Orbi» («à la ville de Rome et au monde»).

« Je demande que cessent les opérations militaires, avec leur effroyable suite de victimes civiles innocentes, et que l’on remédie à la situation humanitaire désespérée en ouvrant à l’arrivée de l’aide humanitaire », a-t-il ajouté devant plusieurs milliers de pèlerins réunis sur la place Saint-Pierre.

Près de trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où 85% de la population a été déplacée, est catastrophique selon l’ONU.

L’aide humanitaire, dont l’entrée à Gaza est contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes depuis l’Egypte et le poste-frontière israélien de Kerem Shalom, très en deçà des immenses besoins du territoire palestinien dévasté.

Dans son homélie prononcée dimanche soir lors de la messe de Noël en la Basilique Saint-Pierre, il déplorait déjà « le fracas des armes » dans la bande de Gaza qui a terni les célébrations à Bethléem – où, selon la tradition, est né Jésus-Christ -, en Cisjordanie occupée.

« Le regard et le cœur des chrétiens du monde entier sont tournés vers Bethléem, là où règnent aujourd’hui la douleur et le silence », a-t-il dit lundi.

Les bombardements israéliens dans la bande de Gaza où des milliers de bombes ont été déversées, ont fait 20.424 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, selon le gouvernement palestinien.

Sur le long terme, le souverain pontife a appelé à « résoudre la question palestinienne, à travers un dialogue sincère et persévérant entre les parties, soutenu par une forte volonté politique et par l’appui de la communauté internationale».

Génoicide

L’aviation et l’artillerie sionistes continuent lundi de bombarder massivement la bande de Gaza au 80e jour d’un conflit qui n’offre aucun répit aux civils menacés de famine selon l’ONU, malgré des pressions internationales pour un cessez-le-feu.

Tôt lundi, un bombardement a fait 12 morts près du petit village d’Al-Zawaida (centre), selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon un correspondant de l’AFP, d’intenses bombardements ont eu lieu dans la nuit à Rafah et à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien surpeuplé, soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et à un siège total depuis plus de deux mois.

A Khan Younès, des frappes ont fait au moins 18 morts. Au moins 70 personnes ont par ailleurs été tuées dans une frappe dimanche sur le camp de réfugiés d’al-Maghazi. Sollicitée par l’AFP, l’armée sioniste a indiqué « enquêter » sur cet « incident » et respecter le droit international.

Côté israélien, plus d’une quinzaine de militaires sont morts ces trois derniers jours. Lundi matin, l’armée a annoncé la mort de deux nouveaux soldats, portant à 156 le nombre de ses pertes depuis le début de l’offensive terrestre dans le territoire palestinien le 27 octobre.

« Nous payons un très lourd tribut à la guerre, mais nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à combattre », a martelé dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Israël a juré de détruire le Hamas, après une attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts en majorité des civils, selon les derniers chiffres officiels israéliens.

Les combattants du Hamas, ont aussi enlevé environ 250 personnes dont 129 restent détenues à Gaza, selon les forces d’occupation.

Les bombardements sionistes dans la bande de Gaza où des milliers de bombes ont été déversées, ont fait 20.424 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants.

Dans ce contexte, les Palestiniens n’ont pas eu le cœur aux célébrations de Noël, largement marquées par la guerre. « (..) Personne ne ressent l’esprit des fêtes », a soupiré auprès de l’AFP Fadi Sayegh, un chrétien palestinien qui a passé le réveillon coincé avec sa dialyse dans un hôpital de Khan Younès.

« Nous devons arrêter ces hostilités et tourner la page », a plaidé dimanche le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, venu célébrer Noël à Bethléem en Cisjordanie avec un keffieh noir et blanc autour du cou.

Le pape François a lui dénoncé dimanche, lors de la messe de Noël à Rome, « la logique perdante de la guerre ».

Près de trois mois après le début du conflit, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où 85% de la population a été déplacée, est désespérée rappellent depuis plusieurs jours les différentes agences de l’ONU.
A Rafah, Israa Abou Al-Awf craque après une frappe dimanche sur le quartier résidentiel où elle est réfugiée.
« Assez de souffrir! Arrêtons de faire souffrir ces enfants, arrêtons de leur imposer cet avenir douloureux », supplie cette femme de 27 ans à l’AFP. « Je vous le dis, Netanyahu, chaque enfant (…) grandira en voulant venger son père, sa mère, son oncle. (…) Une armée entière va se lever pour se venger à nouveau d’Israël, arrêtons cela ! »

Malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution réclamant l’acheminement « immédiat » et « à grande échelle » de l’aide humanitaire, celle-ci n’a pas connu d’augmentation significative et les habitants manquent de tout.

L’armée jordanienne a annoncé dimanche soir que ses forces aériennes avaient largué de l’aide à environ 800 personnes réfugiées dans l’église Saint-Porphyre, dans le nord de Gaza.

La plupart des hôpitaux sont hors service à Gaza et dans les six prochaines semaines, l’ensemble de la population risque de subir un niveau élevé d’insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu’à la famine, selon l’ONU.

Samedi, une nouvelle mission dirigée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est rendue dans des hôpitaux de la ville de Gaza, permettant notamment la livraison de plus de 19.000 litres de fioul à l’hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien, qui avait été assiégé par l’armée israélienne en novembre, a annoncé dimanche soir sur X (ex-Twitter) son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’un des camions humanitaires qui transportait de la nourriture a été arrêté et pris d’assaut par des personnes désespérées et affamées, a-t-il ajouté.

De leurs côtés, les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de négocier une nouvelle trêve, après une pause dans les combats de sept jours fin novembre, qui a permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l’entrée à Gaza d’importants convois d’aide humanitaire.

Le chef du Jihad islamique, autre mouvement armé palestinien allié du Hamas, est arrivé dimanche au Caire pour des négociations.

Des Palestiniens libérés ont affirmé à l’AFP avoir été torturés.

« Ils nous ont menottés les mains derrière le dos pendant deux jours. Nous n’avons pas eu à boire ou à manger, ni été autorisés à se servir des toilettes, juste des coups, des coups », a affirmé, Nayef Ali, 22 ans.

Le Hamas a appelé dimanche le Comité international de la Croix-Rouge à enquêter sur ces arrestations.

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