«Le problème de diffusion se pose surtout pour les petits éditeurs»

Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef

Amina Meddeb, responsable du Pôle Livre et Médiathèques, Institut français – Ambassade de France au Maroc, estime que «le problème de diffusion se pose surtout pour les petits éditeurs  parce que la distribution n’est pas assez simple quand on n’a pas beaucoup de livres».

Al bayane : Quelle est votre politique en matière de la diffusion et de la promotion des auteurs, des éditeurs et des livres marocains?

Amina Meddeb : En fait, il y aura un atelier qui va se dérouler le 8 février à l’Institut français de Casablanca dans le cadre du SIEL pour débattre de la question du transport du livre pour une meilleure diffusion. Sur cette question, effectivement il y a un problème de diffusion dans le sens où les éditeurs  considèrent que les livres sont souvent mal diffusés. Ce problème se pose surtout  pour les petits éditeurs parce que la distribution n’est pas assez simple quand on n’a pas beaucoup de livres.  À part cette question des petits éditeurs, il y a des distributeurs au Maroc qui travaillent avec les librairies. En général, les livres sont présents dans la plupart des librairies du Maroc.

Quid de la diffusion du livre marocain à l’étranger?

Effectivement, il y a  la diffusion à l’international.  Dans ce cadre, l’Institut français apporte son aide pour que les livres et les éditeurs marocains soient présents dans les grands salons du livre, notamment francophones ou encore à la Foire du livre de Francfort où les échanges internationaux sur la question des droits se passent d’une manière mondiale. Nous aidons les éditeurs marocains à participer à  ces grands salons, entre autres le Salon de Paris, au  Maghreb-Orient des livres qui  se passe actuellement.  4 ou 5  écrivains marocains qui  ont publié récemment sont invités par l’institut français pour faire la promotion de leurs livres. Ce qui est important aussi dans les salons, ce n’est pas seulement les lecteurs, mais aussi  les institutions, les associations, les libraires qui  viennent faire leur marché dans ces manifestations livresques. En effet, le salon est un lieu favorable. Les éditeurs et écrivains marocains sont présents dans beaucoup de salons, notamment en France avec notre aide.

Dans le monde arabe, il y a des salons importants, notamment le Salon du Livre Francophone de Beyrouth auquel le Maroc participe largement; le salon de l’Egypte qui  est très important, celui de Tunis ou encore d’Alger où les principaux éditeurs marocains sont présents avec le soutien du Ministère de la Culture.  Dans la sphère francophone, nous n’invitons pas uniquement les éditeurs et les écrivains en France, mais aussi  à Genève où il y a un salon du livre important.

Vous accompagnez les livres et les écrivains marocains francophones  à travers des activités. Avez-vous une stratégie de diffusion bien précise?

Pour la diffusion, ce qui est très important c’est la présence des auteurs   parce que c’est  la meilleure façon de faire la promotion du livre. Ceci dit, les gens aiment bien voir les auteurs parler, les écouter, échanger avec eux et faire signer leurs livres. Là, nous avons une très grosse coopération avec le Maroc. Nous invitons beaucoup d’auteurs français, francophones traduits ou pas. Ces auteurs font des tournées dans les instituts français du Maroc. Ils signent leurs livres dans les librairies et  participent à des colloques à l’université. Les auteurs ne viennent pas seulement au SIEL. Nous essayons de les mettre en contact  avec le public étudiant et le public lycéen. Pendant le SIEL, nous essayons de toucher les écoles. Donc toutes les matinées sont réservées aux enfants.

Pour la diffusion, au SIEL toujours, nous tissons un partenariat chaque année  avec une librairie marocaine. Cette librairie  fait une présentation de l’ensemble des ouvrages qui  sont programmés au  Salon du livre, au Prix Grand Atlas, mais aussi les ouvrages que le libraire souhaite mettre en avant  comme toute l’actualité littéraire. C’est une belle diffusion du  livre parce que beaucoup  de monde passe au  Salon. Nous avons aussi une politique de traduction qui permet de diffuser le livre, la pensée française et francophone au-delà du public francophone au Maroc et dans les pays du Moyen-Orient.

Que pensez-vous du réseau des libraires marocains?

La question des libraires est très importante parce que nous avons un programme en France au Centre national du livre (CNL)  pour aider les libraires francophones. Je suis en contact avec certains libraires et j’essaie de les pousser à déposer un dossier pour avoir une aide en tant  que libraire francophone.

En quoi consiste cette aide?

Il s’agit d’une aide pour la constitution de fond, c’est-à-dire quand un libraire veut augmenter son fond francophone. Il bénéficie d’une aide pour la formation de libraire et une autre pour démarrer de nouvelles librairies. Au Maroc, nous avons réussi à avoir une librairie de référence par grande ville.

Ces librairies francophones sont suivies par le CNL au sens où régulièrement elles ont des subventions, des aides, des propositions de formation. A mon avis, il y a quand même un réseau de librairies de référence  que je considère comme pas trop mal dans le domaine francophone dans les grandes villes comme Marrakech, Tanger, Casablanca, Fès…

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