Finalement, le tourisme n’aura pas tenu toutes les promesses de l’année en cours. Comparativement à la précédente, elle marque le pas, en termes d’arrivées et de nuitées. Les raisons de cette régression notoire sont aussi bien multiples que diverses.
Au-delà de l’absence à nos jours, d’une stratégie globale à même de clarifier pleinement la conduite et d’outiller fortement la gouvernance, la conjoncture faisait également défaut. En effet, la saison estivale, tout particulièrement dans les cités balnéaires où nombre de visiteurs cherchent habituellement fraîcheur et ressourcement, était quasiment décevante.
Les recettes en devises ont durement baissé, selon les rapports mensuels de l’Office des changes. D’accoutumée dépensiers, les touristes ont tendance à épargner leurs poches, alors que les ressortissants marocains ont l’air encore plus désaffectés par rapport à leur pays d’origine. Il faut dire aussi que l’incursion de l’aïd Al Adha, au cœur de la période aoutienne n’incitait pas, non plus, les vacanciers à faire le détour dans leur destination de prédilection. Ainsi, la rotation cyclique de la saison n’a pas été tout à fait, avantageuse pour les professionnels qui, d’ordinaire, se frottaient les mains, en pareille période de l’année. Ce n’est pas toujours dimanche, dit-on !
En perdant encore deux chiffres, l’industrie du tourisme semble stagner voire chuter, d’après les statistiques rendues publiques à cet égard. Enregistrant un peu moins de 600 millions de dirhams de baisse par rapport à l’année écoulée, le secteur continue à trouver beaucoup de peine à décoller pour de bon. Les prévisions optimistes de la Confédération nationale du tourisme (CNT) de 7% de croissance, qui avaient été annoncées auparavant, en particulier au niveau d’Agadir et Marrakech, en tant que locomotives du tourisme nationale. Exagération d’appréciation ou sous-estimation des aléas, le secteur connaît un fléchissement, quoique les chiffres officiels du mois d’août ne soient pas encore révélés.
De même, le bilan fera ressortir, entre autres, la situation des villes à vocation touristique, l’état des taux de remplissage, les marchés émetteurs en repli…Sans doute, la désaffection des Marocains du monde serait la cause de cette dégringolade des recettes. La Russie, en raison de la coupe du monde, ainsi que l’Espagne plus attractive, ont été les principales destinations des compatriotes en cet été. Les mois qui restent de l’année 2018, en l’occurrence septembre, connus pour les rencontres et les colloques, le réveillon et le nouvel an, tenteront, en revanche, de remédier à ce déficit. Cependant, on ne pourrait s’attendre à grand-chose, face à une déchéance à multiples facettes.