Le tourisme sort de sa léthargie!

Juste après des rencontres exhaustives de sensibilisation aux mesures à suivre avant la relance du tourisme, l’Etat met le cap sur les démarches à entreprendre pour débloquer cette situation critique. Il casse la tirelire pour injecter le budget  pharamineux de plus de 16 milliards de DH en faveur du secteur en vue de huiler ses réacteurs en état de morbidité.

Pour sa part, la compagnie nationale se sera octroyée la bagatelle de 6 milliards de DH afin de raviver ses dessertes aériennes dans les diverses destinations. Faut-il se réjouir de cet effort éléphantesque qui insuffle des bouffées d’oxygène dans les vaisseaux de ce domaine fort affecté par la pandémie? Certes, ce coup de fouet, quoique tardif, ne peut que décrisper la tension d’incertitude qui plane sur l’une des industries économiques prisées du pays. Toutefois, cet effort serait, sans doute, vain si l’Etat persistait à estimer que le tourisme s’édifiait sans méthode ni stratégie.

Or, il est bien constaté que les décideurs seraient en fracture avec les segments du secteur, à l’image des multiples plans d’action décennale dont les réalisations finissent en queue de poisson, notamment le plan Azur, prévu dans les six sites du royaume.

Quant à la compagnie sus citée, aussi bien au plan du commerce que du tourisme, l’Etat se devrait de mettre fin à l’injection fortuit des budgets de secours astronomique,  sans retombée plausible sur l’aérien en termes des voyages. L’aide financière dont elle vient de bénéficier ne suffirait, en fait qu’à indemniser le personnel mis au départ volontaire. Pour une vingtaine d’appareils cloués au sol, on ne saurait  prétendre donner main forte au secteur en mal de liaisons aériennes.

Ceci étant, l’Etat ferait mieux de cesser de verser de l’argent du contribuable dans le sable, alors que d’autres solutions rationnelles sont à adopter pour épargner ce gâchis dont, en particulier la création de label aérien performant et compétitif.

Il est clair que le secteur souffre de la crise de la Covid-19, mais également et surtout de sa propre gouvernance, étalée sur des décennies. Sa convalescence pérenne et édifiante est tributaire du volontarisme de toutes ses composantes, autour d’un fer de lance susceptible d’accompagner et d’orienter les grandes lignes à suivre.

De par son aspect vulnérable, puisque dépendant de la conjoncture mondiale, le tourisme serait de plus en plus, une question d’Etat, en parfaite connectivité avec les opérateurs et professionnels. Il s’insère dans un projet sociétal, fondé sur les assises d’une économie verte où la culture, le bien-être et la découverte seraient les atouts de prééminence du tourisme contemporain.

Au Maroc, on se revendique priorisant pour le secteur sans, pour autant, y planter les piliers nécessaires de l’échafaudage. Au lieu de s’y prendre pour de bon, on s’amuse à jeter de l’argent par les fenêtres pour improviser telle stratégie boiteuse ou raccommoder tel outil moribond.

Les résultats criards n’étonnent personne, en fin de compte, puisque comme dira le dicton de chez nous : «La tente ne se dresse pas car son mât ne tient pas!».                

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