Rafael Leao, la fusée de l’AC Milan, piaffe en salle d’attente avec le Portugal au Mondial-2022, espérant avoir davantage l’occasion de briller vendredi contre la Corée du Sud (16h00) dans l’attaque quatre étoiles de la Seleçao emmenée par Cristiano Ronaldo.
Le Portugal, déjà qualifié après deux victoires contre le Ghana (3-2) et l’Uruguay (2-0), n’a besoin que d’un point pour assurer la première place qui devrait, sauf surprise, lui éviter un huitième de finale périlleux contre le Brésil.
Cela pourrait être l’occasion de voir débuter la flèche Leao, laissé jusqu’ici sur le banc malgré sa grande forme à Milan.
Déjà décisif en fin de saison dernière pour conduire les Rossoneri à leur premier titre de champion d’Italie depuis onze ans, l’ailier gauche de 23 ans a largement contribué au bon début de saison de son club avec sept buts et neuf passes décisives, entre Serie A (Milan est deuxième) et Ligue des champions (qualification en huitièmes).
Malgré ces statistiques, le sélectionneur portugais Fernando Santos lui a pour le moment préféré l’attaquant de l’Atlético Madrid Joao Félix, 23 ans également, dans l’attaque menée par Cristiano Ronaldo et animée par Bruno Fernandes et Bernardo Silva.
Ce qui n’a pas empêché « Rafa » de se mettre en valeur avec deux entrées en jeu toniques (une grosse demi-heure de jeu au total) et un but lors du premier match contre les Ghanéens, trois minutes après avoir été lancé sur la pelouse.
Fernando Santos a toutefois assuré que l’ex-Lillois ne serait pas forcément cantonné à ce rôle de joker de luxe.
« On n’est pas venu ici avec un (attaquant) numéro un, un numéro deux ou un numéro trois. On les alignera en fonction de nos besoins. Il n’y a aucun joueur exclu. (…) Certains joueurs sont plus extravertis, d’autres plus introvertis, mais le plus important est qu’ils jouent en groupe », a souligné le sélectionneur avant la rencontre contre l’Uruguay.
Malgré ce discours collectif et la première place quasiment en poche, il semble difficile de voir le Portugal se passer de l’icône Ronaldo. D’autant que la star de 37 ans, après être entré dans l’histoire du Mondial en devenant le premier à marquer lors de cinq éditons différentes, n’est qu’à un pas du record de buts d’un Portugais en Coupe du monde: huit aujourd’hui pour CR7, neuf pour la légende Eusebio, tous marqués en 1966.
Mais avec un bolide comme Leao en réserve, le Portugal a de quoi faire souffler éventuellement Ronaldo en vue des huitièmes.
Puissant, rapide, habile devant le but, Leao a enfin trouvé de la régularité à Milan, où il évolue depuis l’été 2019… alors qu’il a souvent nourri des critiques sur une indolence supposée, alimentée par une démarche chaloupée et un large sourire décontracté.
« J’ai passé le cap avec l’arrivée de Stefano Pioli (entraîneur nommé à Milan en octobre 2019). Il m’a transmis la mentalité nécessaire et m’a toujours poussé à croire en moi », avait expliqué Leao au printemps sur DAZN.
« Il m’a toujours dit que j’avais du talent mais qu’il me manquait la mentalité de vainqueur, que si je voulais arriver au même niveau que (Kylian) Mbappé ou (Cristiano) Ronaldo, il me fallait faire la différence à chaque match, sinon je resterais un joueur banal », avait-il ajouté, en saluant aussi l' »exemple » qu’a été pour lui son coéquipier milanais Zlatan Ibrahimovic.
Le joyau est convoité par plusieurs grands clubs, dont Chelsea, selon des médias, mais Milan a lancé des discussions et semble prêt à faire un effort financier pour prolonger un joueur sous contrat jusqu’en 2024.
Même si certains estiment que l’attaquant formé par le Sporting Lisbonne doit encore confirmer au plus haut niveau: « Il me semble que Leao est devenu une star avant même d’être vraiment une star. Il a un potentiel énorme, mais il ne me donne pas l’impression d’être impitoyable, il doit forger son caractère », expliquait la semaine dernière Marcel Desailly à la Gazzetta dello Sport.