L’éducation des personnes en situation de handicap en débat au CSEFRS

Lundi dernier se sont ouverts au siège du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) à Rabat, les travaux d’un séminaire portant sur «Le Droit à une éducation inclusive : Transition conceptuelle, transformation des pratiques et enjeux de l’évaluation». Organisé en partenariat avec l’UNICEF, ce séminaire, étalé sur deux journées, vise à relever les défis de la scolarisation des enfants en situation de handicap et à baliser le chemin vers une éducation inclusive.

S’inscrivant dans le cadre de la Vision Stratégique 2015-2030 du CSEFRS et entrant dans le cadre de la concrétisation des dispositions arrêtées par la Convention-cadre signée le 16 Novembre 2018 entre l’Instance Nationale d’Evaluation rattachée audit Conseil et l’UNICEF, ce séminaire est animé par des experts nationaux et internationaux ainsi que des représentants de la société civile et des acteurs associatifs œuvrant dans le domaine du handicap.

Prenant la parole à l’ouverture des travaux de ce séminaire, Omar Azziman, Président du CSEFRS, a tenu à rappeler que le thème retenu pour ce séminaire démontre l’attachement dudit Conseil à ses principes fondateurs que sont la justice et l’équité, l’éducation pour tous et l’égalité des chances, d’où découle le droit à l’éducation des personnes en situation de handicap tel que reconnu par la Constitution de 2011. Et Azziman de rappeler que c’est pour disposer d’un diagnostic fiable permettant d’identifier les facteurs susceptibles d’aider ou d’entraver l’éducation des enfants en situation de handicap que le Conseil a confié cette mission à l’Instance Nationale d’Evaluation.

Reconnaissant que ces dernières années, la politique éducative a connu une avancée notable – principalement sur le plan normatif avec la ratification de conventions internationales et divers textes législatifs et règlementaires, Omar Azziman a relevé, toutefois, que beaucoup de chemin reste à faire, notamment au niveau des mentalités. Des efforts devraient ainsi être entrepris pour sensibiliser les citoyens, changer les perceptions sur le handicap, diffuser les bons résultats obtenus par des enfants en situation de handicap pour encourager les autres à faire mieux et, enfin assurer une coordination efficiente et ordonnée entre les parents, les éducateurs, les experts, les associations ainsi que les collectivités territoriales et publiques.

L’engagement légendaire de Sa Majesté Le Roi en faveur des personnes en situation de handicap est un atout indéniable dont il nous appartient de tirer le meilleur profit. Il y a lieu, également, de ne point passer sous silence ni l’engagement du gouvernement en faveur de l’inclusion ni le dynamisme de la société civile et des associations aux cotés des personnes en situation de handicap.

Après le brillant exposé d’Omar Azziman, Giovanna Barberis, représentante de l’UNICEF au Maroc, a rappelé qu’au cours de cette année, sera célébré le 30eanniversaire de la Convention des droits de l’enfant ratifiée par le Royaume en 1993 et par laquelle la communauté internationale avait promis aux enfants du monde entier de veiller à la préservation de tous leurs droits. Barberis a tenu à rappeler qu’en ratifiant en 2009 la Convention des droits des personnes en situation de handicap, le Royaume a «renforcé son engagement pour la promotion de tous les droits dont celui de l’éducation au profit de tous les enfants y compris ceux en situation de handicap».

Mais si, depuis cette date, d’énormes progrès ont été enregistrés, plusieurs enfants restent, néanmoins, en dehors du système scolaire dont notamment ceux en situation de handicap. Ainsi, si l’accès à l’enseignement primaire des enfants âgés de 6 à 11 ans a atteint 98%, celui des enfants en situation de handicap n’excède pas 37,8%, selon le recensement de la population et de l’habitat effectué en 2014. Ce recensement révèle également que 70% des personnes en situation de handicap n’ont aucun niveau scolaire, que 4,6% ont fréquenté le préscolaire, que 8,5% ont atteint le secondaire et, enfin, que seulement 1,5% ont accédé à l’enseignement supérieur.

Nabil Bousaadi

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