L’élève, l’alpha et l’oméga de la réforme

Assises Nationales du Développement Humain

DNES à Skhirat : Khalid Darfaf

L’amélioration de la qualité des apprentissages scolaires  ne relève pas seulement de la sphère de l’Etat, mais il s’agit d’un chantier permanent  qui requiert la mobilisation de tous les acteurs sociaux, ont souligné les participants à la 2 e édition des Assises nationales de développement humain, organisées sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et tenue lundi 19 septembre au Palais des congrès à Skhirat. D’ailleurs, toute réforme qui se veut modernisatrice doit placer l’élève au ses objectifs,  a indiqué Rahma, directrice de l’instance nationale de l’évaluation du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.

Autrement dit, l’élève demeure l’alpha et l’oméga de tout  processus de réforme en bonne et due forme, a-t-elle laissé entendre.  L’expert en système éducatif  a ainsi plaidé en faveur d’une approche holistique qui fait de la centralité de l’élève le déclencheur du processus d’apprentissage.  Il faut dire aussi, a insisté la conférencière, que la réforme ne pourra s’installer sans prendre en considération d’autres variables déterminantes, telles l’infrastructure, la gestion des établissements scolaires, les règles et les valeurs ou encore le rapport aux parents, sans omettre l’enseignant,  une variable également indispensable pour la réussite du projet de réforme.

L’enseignant, le maillon faible

Prenant la parole, Hana da Thomure, professeure à l’université Zayed aux Émirats arabes unis a dressé un tableau sombre de la situation de l’enseignement dans le monde arabe. L’intervenante a jugé que le processus de sélection des enseignants demeure le « maillon faible » de l’opération de l’apprentissage tout en appelant à renforcer les critères de recrutement des enseignants comme c’est le cas dans d’autres secteurs, tels la médecine ou l’architecture…

Le véritable  malheur, a-t-elle déclaré non sans amertume que « le métier de l’enseignant est devenu le choix de celui qui n’a pas de métier ». Abondant dans le même ordre d’idées,  la professeure a met également l’accent sur le volet de la formation des enseignants. Cela étant, beaucoup d’enseignants qui disposent d’un diplôme académique  supérieur n’ont jamais eu une expérience efficace pour pouvoir enseigner.  Malheureusement que l’enseignement dans le monde arabe « demeure plongé dans un état d’urgence interminable sans boussole », a-t-elle martelé.

 La réforme n’est pas une question d’argent

Même son de cloche chez Youssef Azhari, Directeur du Centre national des innovations pédagogiques et des expérimentations (CNIPE), qui a souligné que l’amélioration des apprentissages nécessite une réponse globale échelonnée dans le temps et qui s’inscrit aux antipodes des approches hâtives. Qui plus est, le responsable a appelé à ce que le système de recrutement des enseignants soit plus sélectif, attirant les meilleurs,  tout en  exigeant les qualités  de  l’intégrité, la motivation, l’empathie, entre autres.

De son côté, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des finances, chargé du budget, a diagnostiqué le processus de réforme du système éducatif marocain et les efforts déployés par l’Etat afin de mener à bien ce chantier national.  Le conférencier qui a intervenu dans le cadre du panel : «  politiques publiques et promotion du capital humain au Maroc », a précisé que l’éducation est la base de tout développement humain.  Chiffres à l’appui, le ministre délégué a révélé que le budget consacré à l’enseignement a connu une augmentation significative, passant de 21MMDH en 2011 à 62MMDH en 2022, soit plus de 5% du PIB de l’Etat. Toujours selon le conférencier, le taux de remplacement des départs à la retraite s’élève à 200%. Cependant, en dépit des efforts budgétaires, le hiatus est abyssal entre les objectifs et la réalité du terrain. Comme quoi, la réforme n’est pas uniquement une question d’argent en considérant que la réussite de toute réforme dans le domaine de l’éducation doit emboiter le pas  aux chantiers sociaux pilotés par SM le Roi Mohammed VI.

Khalid Darfaf

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