Les adeptes du « Traitillisme » à la conquête de Fès

Arts Plastiques

Le « Traitillisme », premier mouvement plastique marocain, a envoûté les amateurs d’art plastique à Fès à l’occasion du vernissage mardi d’une exposition collective haute en couleur dans la capitale spirituelle du Royaume.
Artistes peintres confirmés et émergents du Maroc et de l’étranger, ils étaient une vingtaine à exposer leurs derniers tableaux avec pour fil conducteur la richesse immatérielle du Royaume sous le thème évocateur « le patrimoine sous une autre forme », en présence notamment du wali de la région Fès-Meknès, gouverneur de la préfecture de Fès, Mouaad Jamai.
Orchestrée par l’artiste-peintre et écrivain Afif Bennani, cette exposition collective permet au public d’admirer les coups de pinceaux caractéristiques de ce mouvement plastique purement marocain qu’est le « Traitillisme ».
Dans une déclaration à la MAP, M. Bennani, président de l’Ordre national des artistes peintres et des photographes, a expliqué que cette exposition est l’aboutissement d’un long cheminement artistique qui a débuté en 1992.
En effet, a-t-il expliqué, le Maroc a donné naissance, au fil des décennies, à de grands peintres, mais qui étaient toujours influencés par les mouvements étrangers, notamment occidentaux.
Or, a confié M. Bennani, « mon ambition était de ne plus rester tributaire » d’une quelconque mouvance étrangère »
« J’ai continué à faire des recherches sur le plan du style, des techniques, depuis la Renaissance italienne jusqu’à nos jours, et en 2018 j’ai réalisé quelques tableaux avec un style tout à fait particulier, uniquement avec des traits », a-t-il poursuivi.
Ces tableaux ont suscité l’admiration de l’écrivain et critique d’art français Daniel Couturier qui a donné au mouvement le nom qu’il porte désormais, le Traitillisme.
En effet, pour ce fin connaisseur de l’art marocain, le Traitillisme est « l’expression et le style d’une nouvelle école dont le Maroc ne peut que s’enorgueillir ».
« Par le Traitillisme, les artistes peintres reflètent sur leurs toiles des thèmes beaux et nobles, de justes proportions, une composition équilibrée, une harmonie d’ensemble et des sujets qui concourent à la magie de l’art contemporain par une sensibilité spécifiquement marocaine », explique-t-il.
Pour ce critique d’art, Afif Bennani, le fondateur de cette école, « s’est penché sur le style et la technique de ce mouvement en représentant sur la toile une infinie de petits traits décomposant le sujet que l’œil sait refondre, doublant ainsi le pointillisme qui éclot au début du siècle dernier ».
Dans une déclaration à la MAP, le Chef de service Animation culturelle et artistique à la Fondation Mohammed VI de Promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation, Radouane Mourai, a rappelé que cette exposition est la deuxième du genre après celle tenue mai dernier à Rabat ayant pour thème le « Traitillisme ».
« Le but de cette exposition collective est de s’ouvrir sur un nouveau public à Fès afin de faire connaître ce nouveau mouvement artistique », a-t-il dit.
Cette exposition se poursuit jusqu’au 08 décembre prochain au centre culturel Iklyle Fès de la Fondation Mohammed VI de Promotion des Oeuvres sociales de l’Education-Formation. Quelque 70 tableaux aux légendes suggestives, comme « la Kasbah de Tinzouline » d’Afif Bennani, « L’homme de Laâyoune » d’Aicha Aarji ou le « Regard du Lion de l’Atlas” »de Karima Alami y côtoient les œuvres frappantes de talentueux artistes comme Mohamed Chiadmi, Mostapha Batha ou encore Mohamed Mikou.

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