Les contrats «Awrach», s’ils ne sont pas fictifs, sont restés lettre morte

Le PPS au Parlement

M’Barek Tafsi

S’ils ne sont pas fictifs, de nombreux contrats conclus dans le cadre du programme «Awrach», sont restés lettre morte, indique le député Hassan Oumrebate, membre du groupe parlementaire du PPS à la Chambre des Représentants.

Dans une question écrite, adressée le 30 mars 2023 au ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, à l’issue de la présentation début février 2023 du bilan d’étape de ce programme, le député revient sur les dysfonctionnements qui entachent sa mise en œuvre.

Il lui a demandé aussi de rendre publiques, si elles existent, les réalisations concrètes du programme en matière d’infrastructure, de services de santé et d’activités sportives et culturelles.

Car, aux termes de la loi de finances de 2023, rappelle-t-on, le gouvernement a mobilisé 2,25 milliards de dirhams au profit du programme Awrach dans l’objectif de créer 250.000 emplois au cours de la période 2022-2023, dans le cadre des chantiers publics de petite et moyenne envergures.

Le député souligne en effet que le programme Awrach a créé certes des dizaines de milliers d’emplois temporaires à l’échelle nationale (103.599 bénéficiaires, selon le gouvernement), contribuant ainsi à réduire temporairement le taux de chômage et à soutenir un nombre important de citoyennes et de citoyens touchés par la crise de la pandémie de la Covid-19.

Oumrebate fait toutefois remarquer que les résultats et l’impact des réalisations sur le plan de l’intérêt public sont très limités, par rapport au grand nombre de contrats de travail annoncés.

Il ajoute que sur le terrain, un certain nombre de projets, objet de ces contrats, sont restés lettre morte, tandis que l’exécution d’autres n’est pas allée jusqu’au bout.

Bien que l’ouverture aux organisations de la société civile soit un mécanisme novateur dans l’organisation et la gestion de l’emploi dans des chantiers publics, note-t-il, les irrégularités et les dysfonctionnements qui les ont entachés ont empêché la réalisation des objectifs escomptés, en particulier au niveau des indices de productivité et d’efficacité.

Un ensemble d’organisations chargées de gérer les «contrats de travail Awrach» ont en effet confectionné et présenté des contrats de travail fictifs dont les bénéficiaires ne fournissent aucun service d’intérêt public, ou le fournissent par intermittence, transformant ainsi le programme Awrach en un outil de recrutement politique et électoral illégal et de consolidation de l’influence de certaines organisations civiles et politiques.

Certaines institutions ont bénéficié également d’indemnités du programme sans formation ou encadrement des bénéficiaires pour développer leurs capacités et leurs compétences, afin de faciliter leur intégration durable dans les secteurs productifs et des services. Ce qui renforce la vulnérabilité au sein de cette catégorie de bénéficiaires, qui auront besoin de continuer à travailler dans ce programme temporaire au lieu de passer à l’étape du travail permanent.

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