L’adoption par le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l’enseignement à distance comme modèle pédagogique au début de l’année scolaire 2020-2021, tous cycles et niveaux confondus, a charrié avec elle une kyrielle de questions, notamment celle relative aux contrôles continus.
Sous quel format les contrôles continus seront-ils passés par les élèves cette année? La possibilité de l’évaluation à distance est-elle envisageable comme c’est le cas dans l’enseignement supérieur? La MAP a approché le directeur de l’Académie d’éducation et de formation (AREF) de Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed Aderdour, pour démêler cet écheveau. Il a dans ce cadre souligné que :
– Contrairement à l’enseignement supérieur, l’option des contrôles continus à distance est «impossible» à appliquer dans les trois cycles de l’enseignement (primaire, secondaire collégial et secondaire qualifiant).
– L’hypothèse d’une année scolaire sans contrôles continus en présentiel est inconcevable.
– La question est contenue dans l’ordre du jour d’une réunion prévue mardi entre les directeurs des AREF et les directeurs centraux du ministère.
– Les contrôles continus font partie des problématiques auxquelles le ministère va incessamment trouver une issue.
Outre l’adoption de l’enseignement à distance comme modèle pédagogique au début de l’année scolaire 2020-2021, le ministère avait indiqué, samedi, que l’enseignement en présentiel sera assuré pour les apprenants dont les parents optent pour ce modèle, sachant qu’un mécanisme sera établi pour permettre aux familles de faire un tel choix.
Trois modèles ont été préparés en prévision de la rentrée scolaire 2020-2021 en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique liée au Covid-19.
Le premier scénario prévoit l’adoption de l’enseignement présentiel à 100 pc en cas d’amélioration de la situation, alors que le deuxième concerne l’alternance entre enseignement présentiel et auto-enseignement en cas d’amélioration de la situation avec nécessité du respect des mesures préventives.
Le troisième scénario porte sur le recours uniquement à l’enseignement à distance si la situation épidémiologique s’aggrave. Dans le même sillage, le démarrage de la saison scolaire le 07 septembre prochain est marqué cette année par l’adoption d’un modèle alternant entre l’enseignement à distance et présentiel et qui concernera tous cycles et niveaux confondus.
Comment, toutefois, l’adoption d’une telle décision a-t-elle été accueillie par les associations de parents d’élèves ? Approchés par la MAP, le président de la Fédération nationale des associations des parents d’élève au Maroc (FNAPEM), Noureddine Akkouri, et le président de la Confédération nationale des associations des parents d’élèves au Maroc (CNAPEM), Said Kachani, ont donné leurs avis et formulé des observations à cet égard.
Pour M. Akkouri, la formulation «ambiguë» de cette décision est «catégoriquement» rejetée par la FNAPEM. Il fait remarquer à cet effet que:
– La non-implication par le ministère des associations de parents d’élèves dans la prise d’une telle décision rend «difficile» l’explication de ses détails aux parents des élèves.
– La plupart des familles marocaines opteraient pour l’enseignement en présentiel en raison de ses «garanties» par rapport à l’enseignement à distance.
– La «fragilité» de l’offre scolaire et «l’insuffisance» des infrastructures ne permettent pas l’application effective d’un tel modèle.
– Il faut reporter la rentrée scolaire et l’entamer seulement à distance en attendant que «la feuille de route» devienne plus claire pour définir un modèle d’enseignement qui préservera la santé des élèves et garantira l’égalité des chances.
– Ce genre de décisions ne devraient plus être prises au niveau central, mais plutôt régional, du fait que la situation épidémique diffère d’une région à l’autre.
– Le ministère devra déterminer une date précise pour
l’examen régional du baccalauréat.
Pareil pour M. Kachani qui, selon lui, le
ministère a pris une décision «en déphasage» avec la gestion «positive» dont il
avait fait preuve au début de la crise. Il en rajoute que :
– La situation épidémique oblige, parfois, la prise de décisions inespérées, mais celle-ci a pris tout le monde de court.
– Le report de l’examen du baccalauréat régional sans la détermination d’une date ultérieure précise est complètement désapprouvée par les parents d’élèves.
– L’attribution de la responsabilité du choix entre l’enseignement à distance ou présentiel aux parents est impraticable et porte atteinte au principe de l’égalité des chances.
– La solution est l’alternation entre l’enseignement présentiel et à distance pour l’ensemble des élèves pour ne pas mettre les parents devant ce «dilemme».
(MAP)