Les difficultés d’approvisionnement et les coûts de transport des facteurs pénalisants

Pénurie des Matières premières et hausses des cours mondiaux

Par Fairouz EL Mouden

Tous les pronostics s’accordent à confirmer aujourd’hui la tendance baissière et inquiétante de la production de plusieurs matières premières à la fois agricoles, industrielles et énergétiques. Du coup, l’approvisionnement des différents marchés pose une problématique et devrait freiner la production de bon nombre d’entreprises. La baisse de la production combinée aux soucis d’approvisionnement entraine une hausse sans précédent des prix des matières premières et partant des coûts de transport. La crise sanitaire n’a fait, quant à elle, qu’aggraver la situation…

L’inquiétude augmente d’un cran auprès des agriculteurs, des industriels et des operateurs du secteur énergétique. Les prochains mois seraient, selon les prévisions globalement difficiles. Les difficultés d’approvisionnement affichent un niveau historiquement élevé. La forte demande sur de nombreux produits occasionnés par le déclenchement de la pandémie de la Covid-19 a provoqué une hausse sans précédent des cours des intrants et matières premières.

Dans l’industrie, trois grands secteurs figurent parmi les plus touchés par les difficultés en question. IL s’agit de l’industrie automobile largement affectée par la hausse des prix de nombreux intrants. Les semi-conducteurs fabriqués en Asie affichent une forte baisse dans la production, ce qui se traduit en conséquence par l’indisponibilité des puces électroniques et des accessoires nécessaires. Il en découle un retard dans la livraison de plusieurs marques de voitures neuves. Les prévisions annoncent une poursuite de cette tendance négative d’ici à 2022 avec toutefois, des réductions de production qui s’élèvent à plus de 40% chez certains producteurs, notamment Toyota. Il en est de même pour la fabrication d’équipements électroniques et aussi le Bâtiment. 

Il faut dire aussi que les conditions climatiques (sécheresse et fortes pluies) sont à l’origine des pénuries de plusieurs produits et matériaux et alimentations. Depuis plusieurs mois et précisément depuis le premier trimestre 2020, les opérateurs craignent une forte pénurie de matériaux : Bois, acier, plastiques…

Les produits informatiques figurent aussi sur la liste des produits qui ont subit une forte perturbation de matériaux.

La liste s’élargit par ailleurs aux produits alimentaires avec forte baisse des productions de blé chez les principaux pays producteurs, à savoir la France et le Canada. Cette baisse des rendements causée en gros par l’effet des grandes chaleurs ou de fortes pluies s’est répercutée par une flambée des prix du blé au niveau mondial, soit plus de 30% du cours du blé sur le marché mondial.

Selon, les dernières prévisions de la DPEF, la tendance haussière enregistrée sur le premier semestre 2021 devrait s’atténuer. Pour rappel, les prix des produits de base avaient connu un fort rebond sur les sept premiers mois de 2021, suite à une reprise de la demande mondiale et des contraintes diverses sur l’offre, indique la DPEF. « Ainsi, l’indice des prix des produits énergétiques, a augmenté de 67%, en glissement annuel. De son côté, l’indice des prix des produits non énergétiques a progressé de 37%, porté par les métaux de base (+52%), les fertilisants (+50%) et les produits alimentaires (+34%). Les cours du pétrole (Brent) ont enregistré 66 dollars le baril en moyenne sur les sept premiers mois de 2021, en hausse de 60% en glissement annuel. Ils ont atteint 74 dollars en moyenne en juillet, leur plus haut niveau depuis octobre 2018, rapporte la note de la DPEF.

Les cours du gaz butane se sont établis à 542 dollars la tonne en hausse de 50% en glissement annuel. Ils ont atteint 631 dollars la tonne en juillet, leur plus haut niveau depuis octobre 2018, soit une hausse de 67% sur un an.

La flambée des cours du gaz naturel est liée à une compression de l’offre mondiale expliquée par la réduction des approvisionnements de gaz russe et la remontée des prix gaziers européens.

Les cours du phosphate brut sont restés stables à 125 dollars la tonne en juillet, leur plus haut niveau depuis 2013, marquant, néanmoins, une hausse de 67% sur un an.

Cette forte remontée des prix des produits phosphatés est attribuée aux niveaux élevés des cours des produits agricoles (maïs, soja, sucre…) et des produits énergétiques, impactant positivement les marchés des engrais.

Les cours du blé tendre (SRW) ont enregistré 272 dollars la tonne en moyenne en hausse de 22% en glissement annuel. Après une correction baissière en juillet (-9% sur un mois à 251 dollars la tonne), les prix du blé ont marqué une remontée pour atteindre 285 dollars la mi-août, suite à l’inquiétude sur l’état des cultures, frappées par une sécheresse en Amérique du Nord et des pluies en Europe.

La remontée des cours du blé devrait être atténuée, annonce la direction des prévisions et des études financières. Les cours du sucre ont poursuivi leur remontée pour atteindre 446 dollars la tonne le 18 août, leur plus haut niveau depuis mars 2017. La tendance haussière des cours sucriers est tirée par une forte demande cette année, des disponibilités mondiales rétrécies, des exportations indiennes limitées par une pénurie de conteneurs et des perspectives de récolte moins favorables au Brésil, en Russie, dans l’UE et en Thaïlande, conclut la DPEF.

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