Onze chefs d’Etat sud-américains se retrouvent au Brésil
Le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, reçoit mardi à Brasilia ses homologues sud-américains lors d’un sommet éclair pour tenter de resserrer les liens qui s’étaient distendus en raison de divergences idéologiques et de crises internes.
Seule la présidente du Pérou, Dina Boluarte, manque à l’appel. Au total, onze chefs d’Etat vont se retrouver dans la capitale brésilienne, pour la première rencontre de ce type depuis 2014.
Cela faisait également huit ans que le président vénézuélien Nicolas Maduro ne s’était pas rendu au Brésil.
Lula a qualifié lundi d' »historique » le retour en grâce de celui qui était persona non grata à Brasilia sous le mandat de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
« Le Venezuela a toujours été un partenaire exceptionnel pour le Brésil. Mais en raison de la situation politique et d’erreurs commises, il a passé huit ans sans venir au Brésil », a lancé Lula lundi, à l’issue d’un tête-à-tête avec M. Maduro, qui s’est pour sa part dit touché de l' »accueil chaleureux » reçu à Brasilia.
« Aujourd’hui, c’est le début d’une nouvelle ère dans les relations entre nos pays, entre nos peuples », a déclaré le président vénézuélien, arrivé dimanche soir dans la capitale brésilienne.
Les relations entre les deux pays qui partagent plus de 2.000 km de frontière terrestre étaient inexistantes sous la présidence de Jair Bolsonaro, qui qualifiait le régime socialiste vénézuélien de « dictature ».
Le sommet de mardi a été imaginé par Lula comme une réunion à huis clos, relativement informelle, sans garantie d’une déclaration finale.
Au cours des réunions, les chefs d’Etat doivent être accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères et de quelques conseillers, pour une ambiance « plus décontractée », a confié à l’AFP une source diplomatique brésilienne.
Pour Gisela Maria Figuereido, responsable des relations avec l’Amérique Latine et les Caraïbes du gouvernement brésilien, l’objectif principal et de « renouer le dialogue » pour retrouver « une vision commune » dans des domaines comme la santé, les infrastructures, l’énergie, l’environnement et le combat contre le crime organisé.
Le chef de la diplomatie brésilienne, Mauro Vieira, a par exemple relancé la semaine dernière l’idée d’un corridor entre les océans Pacifique et Atlantique, pour le transport par voie terrestre de marchandises.
La dernière rencontre entre présidents sud-américains avait eu lieu en 2014 à Quito, en Equateur, à l’occasion d’un sommet de l’Unasur, créé en 2008 par Lula et le Vénézuélien Hugo Chavez, durant la première vague de gouvernements de gauche dans la réunion.
Le virage conservateur qui a lieu par la suite a eu raison de cette union, et actuellement seulement sept des 12 pays fondateurs demeurent au sein de l’Unasur, que le Brésil et l’Argentine n’ont rejoint à nouveau que cette année.
Mais la nouvelle vague rose, avec les élections récentes de Lula au Brésil, de Gabriel Boric au Chili et de Gustavo Petro en Colombie a changé la donne, ouvrant la voie à un retour sur la scène du Venezuela de Maduro et un nouvel élan de la coopération entre les pays de la région.