Des centaines de morts à Gaza
L’armée sioniste a de nouveau largué dimanche ses bombes sur Gaza, faisant des centaines de morts à la veille du ramadan et en pleine mobilisation internationale pour envoyer de l’aide humanitaire à la population civile assiégée et menacée de famine.
Dans le cadre d’un corridor maritime humanitaire annoncé par l’Union européenne, un premier navire chargé d’aide est prêt quitter Chypre pour le territoire palestinien dévasté par plus de cinq moins de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Avant le ramadan, aucune indication ne permet d’espérer un accord de trêve dans cette agression qui a fait 31.045 morts, en majorité des civils, dans l’offensive militaire d’envergure menée par l’Etat sioniste.
Selon les autorités du Hamas, au moins 285 Palestiniens ont péri ces dernières 24 heures dans plus de 60 frappes nocturnes qui ont aussi touché des habitations dans le centre et le sud de Gaza, surtout à Khan Younès. Au moins 113 personnes ont péri dans la chute d’obus sur des tentes de déplacés dans la région d’Al-Mawasi, entre Khan Younès et Rafah, a précisé le ministère de la Santé.
L’armée sioniste, dont les soldats opèrent dans de vastes secteurs du territoire palestinien, a fait état d’une trentaine de palestiniens tués ces dernières 24 heures dans le centre de Gaza et à Khan Younès.
Outre le lourd bilan humain et les destructions colossales, l’agression a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien exigu, où selon l’ONU 2,2 des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine et 1,7 million ont été déplacés.
D’après le ministère de la Santé palestinien, 125 personnes, la plupart des enfants, sont mortes de malnutrition et de déshydratation.
« Je nourris ma fille avec de l’eau, de l’eau, juste pour qu’elle ne meure pas. Je n’ai pas le choix », raconte une mère à Gaza-Ville, Barak Abhar, en tenant son bébé en pleurs dans ses bras.
Israël assiège la bande de Gaza depuis le 9 octobre et ne laisse entrer l’aide par voie terrestre qu’au compte-gouttes depuis l’Egypte qui maintient sa frontière fermée.
Occupée par l’armée israélienne de 1967, la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus israélien depuis 2007, est bordée par Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée.
Ces derniers jours, plusieurs pays occidentaux et arabes ont largué des colis de nourriture et de matériel médical sur Gaza. Vendredi, l’UE et les Etats-Unis ont annoncé préparer un corridor humanitaire maritime depuis Chypre, située à quelque 370 km de Gaza.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a espéré le départ d’un premier bateau dimanche qui est chargé par deux ONG de 200 tonnes de nourriture.
Laura Lanuza, la porte-parole de l’ONG espagnole Open Arms, partenaire dans ce projet de l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK), a précisé samedi que les autorités israéliennes avaient inspecté la cargaison.
WCK « a déjà des gens à Gaza » et « construit une jetée » pour pouvoir décharger la cargaison, selon elle.
Reste à savoir comment cette aide serait acheminée à travers le territoire quotidiennement bombardé par Israël et en proie aux combats.
Un navire de soutien logistique de l’armée américaine a par ailleurs quitté les Etats-Unis avec à son bord le matériel nécessaire à la construction d’une jetée temporaire à Gaza, annoncée par le président Joe Biden, pour décharger l’aide. Sa construction pourrait prendre jusqu’à 60 jours, selon le Pentagone.
Néanmoins l’ONU, qui met en garde contre une « famine généralisée presque inévitable » à Gaza, affirme que les parachutages et l’envoi d’aide par mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre.
Cette aide passe par Rafah, ville située à la frontière égyptienne. Là sont massées selon l’ONU près de 1,5 million de personnes, en grande majorité des déplacés qui font quotidiennement la queue à des points de distribution de nourriture et d’eau. Et qui craignent une offensive israélienne terrestre annoncée.
Samedi, Joe Biden a de nouveau critiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui est déterminé à poursuivre la guerre pour en finir avec le Hamas et à entrer à Rafah.
« Il fait plus de mal que de bien à Israël. Il a le droit de défendre Israël. Mais il faut, il faut, il faut qu’il fasse plus attention aux vies innocentes perdues », a dit M. Biden.
M. Netanyahu est aussi critiqué dans son pays, où une partie de l’opinion publique veut un accord de trêve qui permettrait la libération des colons.
Samedi soir, des milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv pour exiger le départ de son gouvernement, la foule scandant « Elections! Maintenant! », « Honte au gouvernement ».