Les salaires des joueurs menacés par des clubs en rouge

Le championnat national de football, Botola Pro, se dirige vers une nouvelle tournure concernant le côté financier relevant des salaires et dus des joueurs des clubs en Divisions 1 et 2. Ils risquent des prélèvements sur leurs salaires mensuels en cette période de suspension de la Botola depuis plus d’un mois et jusqu’à nouvel ordre pour cause de la pandémie mondiale de Coronavirus.

La problématique de la saisie d’une partie de l’argent des joueurs de la Botola, pouvant être réduite jusqu’à 50 pour cent de leurs salaires mensuels, est entre les mains de trois composantes du football marocain, les clubs, la fédération et sa ligue nationale.

Les clubs des Divisions 1 et 2 qui ont contacté la FRMF dans ce sens sont divisés en deux groupes sous le regard impuissant du Syndicat des joueurs.

Certains clubs défendent leurs joueurs et semblent prêts à faire des efforts financiers afin de sauvegarder leurs salaires intégraux. Les autres sont pour une sentence de la fédération et n’ont aucune solution que ladite réduction des salaires et le prélèvement sur les contrats des joueurs, afin d’anéantir les difficultés financières des clubs concernés. Ces derniers ontainsi appelé la fédération à prendre ses dispositions et les mesures adéquates en sa qualité d’instance de tutelle ayant le droit de gérer les affaires du football à l’échelon national.

Dans ce cadre, des négociations avec l’ensemble des joueurs sont ainsi privilégiées par ces clubs sous les auspices de la fédération appelée à aller sur les traces de la FIFA qui pense généraliser  l’affaire en imposant la réduction des salaires chez les joueurs professionnels pendant la période sans compétition.

Dans un premier temps, la FIFA a recommandé aux clubs de se mettre à table avec leurs fédérations respectives pour observer des négociations salariales qui sont de nature à éviter une cascade de litiges découlant du refus des joueurs concernés.

Les choses sont donc claires à voir par notre fédération qui se dit pourtant non concernée par cette affaire en refusant  la demande des clubs dans ce sens. La FRMF considère qu’il n’est pas de son devoir de trancher entre les clubs. La baisse des salaires des joueurs et le prélèvement de leurs contrats restent une affaire interne des clubs surtout que la Botola est gérée par la Ligue nationale de football professionnel, estime la boite fédérale de Fouzi Lekjaa qui met la balle dans le camp de la ligue de Saïd Naciri.

Pour le moment, les deux présidents de la FRMF et de la LNFP restent aux abonnés absents. Ils ne sont même pas capables de tenir  la moindre réunion de leurs instances respectives afin d’aborder les affaires du football national en général dont cette problématique des salaires et autres émoluments des joueurs, en ces moment d’arrêt des compétitions nationale pour cause la pandémie.  Et, il suffit de dire que plusieurs questions de la Botola restent suspendues bien avant la venue de Corona et relevant notamment des salaires également de certaines joueurs qui ne sont pas réglés depuis pas moins de 3 mois.

Ce qui prouve encore plus les difficultés des clubs à être à jour avec leurs joueurs même dans les conditions normales d’une Botola dite professionnelle.

Voila pour le football national qui se trouve désormais face à une large problématique financière et qui risque une grande faillite depuis la création de la Botola Pro sous le système dit professionnel après de longues années en amateurisme.

Car  la situation financière de la majorité des clubs reste tellement délicate en l’absence de leurs véritables ressources venant  des recettes publicitaires et la billetterie des matches la Botola suspendue. Sachant bien que la lueur d’espoir qu’attendaient une bonne partie des clubs en ces moments pénibles s’est évaporée avec la décision fracassante de la FRMF de leur refuser l’octroi de l’argent des droits TV sous prétexte qu’ils ont des antécédents avec leurs joueurs au sein de la commission des litiges…

Est-ce vraiment le moment de faire les comptes pour une fédération qui doit être au service de ses clubs, venir à leur rescousse et ainsi sauver une Botolade la dérive et d’une faillite en perspective…?

En général, le ballon reste jouable entre les clubs, la fédé et la ligue en attendant la fin de la crise et la reprise de la Botola dans les plus brefs délais…

Rachid Lebchir

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