L’homme-orchestre du 7ème art marocain

Souheil Ben Barka 

Mohamed Nait Youssef

C’est à Toumbouctou, au Mali, que le cinéaste et producteur Souheil Ben Barka a vu le jour le 26 décembre 1942. Après avoir décroché un baccalauréat « Mathématique » en 1961, ce grand passionné  du 7ème art  a  intégré l’Institut Supérieur de journalisme à Rome, où il a eu son diplôme en 1964. Cinq ans plus tard, il obtient une licence en sociologie à la faculté de Rome avant de rejoindre le Centre Expérimental de la Cinématographique de Rome dont il est lauréat, en 1967. Après un cursus très riche et solide, il entame sa carrière professionnelle en travaillant en tant qu’assistant de Pier Paolo Pasolini pour « L’évangile selon Saint Matthieu » (1964) et « Oedipe Roi » (1967). Il a également travaillé pour Valentino Orsini pour « Les Damnés de la terre » (1969) en qualité de premier assistant. Du cinéma au journalisme, Souheil Ben Barka a exécré en tant que  journaliste pour le compte de l’agence de presse « L’ACIGRAF » à Milano (1966 et 1969). Mais sa passion le guide aux mondes de la réalisation et de l’image.

Il fallait alors attendre l’année 1972 pour que le cinéaste réalise son premier long métrage «Les Mille et Une mains», distribué dans les quatre coins du monde. D’autres films suivront : «La guerre du pétrole n’aura pas lieu», sorti en 1975, «Noces de sang » (1977), « Amok » (1982), «l’ombre du pharaon» (1996), «Les amants de Mogador » (2002), «les cavaliers de la gloire» (1993), « De sable et de feu (le rêve impossible !) » (2019). Ce dernier, tourné en Italie, en France, au Maroc et en Angleterre plonge les férus du cinéma dans un drame historique italo-marocain inspiré d’une histoire passionnante de Domingo Badia, un officier de l’armée espagnole et conspirateur de génie. Nous sommes entre  1802 et 1818. Les fabuleux décors d’époque, les batailles, les costumes, le jeu d’acteurs et  la fantasia spectaculaire font de ce film un petit bijou. C’est ainsi Souheil Ben Barka avait porté sa passion à l’écran.

Sa filmographie est très riche dont les courts métrages Mosquée Hassan II (1993), Séville (1992). Souheil Ben Barka était derrière la création des sociétés de production : « Euro-Magheb  Films », puis quelques années plus tard, « Le  Dawliz ». Il a été en effet producteur exécutif pour le Maroc de plusieurs productions cinématographiques étrangères, entre autres Queimada de Gillo Pontecorvo, The last temptation of Christ et Kundun de Martin Scorsese, Gladiator et BBlack hawk down de Ridley Scott, Gesù di Nazareth de Franco Zeffirelli, Il segreto del Sahara de Alberto Negrin. Figure emblématique du 7ème art, Souheil Ben Barka a dirigé plusieurs noms connus et reconnus sur la scène internationale, dont essentiellement Marie Christine Barrault, Carolina Crescentini, Harvey Keitel- Ugo Tognazzi, Claude Rich, Angela Molina, Rodolfo Sancho, Claudia Cardinale, Imanol Arias, Helmut Berger et d’autres visages familiers du petit et grand écran. Il a été nommé à la tête du Centre Cinématographique Marocain (CCM), un poste qu’il avait occupé de 1986 jusqu’à 2003. Souheil Ben Barka demeure l’un des acteurs fondamentaux ayant versé un sang nouveau dans la création cinématographique marocaine et internationale.

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