On reviendra sur la fonction assignée aux chambres professionnelles, en tant qu’instances conditionnelles de concertation et de suggestion. Nul besoin de rappeler l’importance capitale qu’elles revêtent au niveau de l’élaboration des réseaux économiques du pays dont l’agriculture, le commerce, l’industrie, la pêche, les services et l’artisanat constituent les outils névralgiques du développement. Toutefois, indépendamment des clivages politiques émaillant la constitution de ces structures, on ne cessera de s’interroger sur le rôle des chambres professionnelles qui, jusqu’à présent, se limite à une fonction consultative.
Il est bien évident que les entités politiques qui les animent sont, pour la plupart, loin d’honorer les exigences de la bonne gouvernance, vu les défaillances en termes de compétences requises qui entachent malheureusement des chambres dirigées, pour leur majeure partie, par des «illettrés» ou encore des «opportunistes», en deçà des attentes de toutes ces catégories de la vie active. Cependant, il n’en demeure pas moins vrai que, acculer les chambres à une mission insignifiante, sans moyens ni logistiques suffisants, s’avère une erreur qui entrave la bonne marche de l’économie nationale.
Aussi bien le nouveau plan vert du secteur agricole qui s’appuie concrètement sur la compétitivité régionale, à partir des produits du terroir que la vision du tourisme calquée sur les PDR et le nouveau Plan pour le développement de l’artisanat qui valorise tant l’artisan que le patrimoine régional à multiples cachets identitaires et enfin le programme émergence qui ambitionne de relancer le secteur industriel, les chambres professionnelles devraient disposer d’une marge décisionnelle importante et de budgets suffisants pour réaliser ces objectifs .
Il faudrait alors, s’atteler à la révision des dispositions légales et réglementaires en vigueur et les adapter aux profondes mutations que connaît le Maroc. Cependant, on conviendra que, malgré les déficiences de certaines chambres professionnelles, on ne peut passer sous silence la pertinence et la performance de certaines compétences qui mettent de la vitalité et de l’efficience dans les chambres, à travers des initiatives agissantes, fondées sur des partenariats avec les diverses parties tant publiques que privées.
