L’institution au pied du mur!

Que se passe-t-il dans notre pays? Qui fait quoi, en ces temps-ci ? Qui croire et qui ne pas croire? Les événements se succèdent et suscitent, de jour en jour, émoi et désarroi, non seulement au sein de l’élite politique, déchiquetée et amoindrie, mais également dans les milieux de la société marocaine, fort désabusée et indignée! Il semble bien que nos institutions qu’on espérait solidifiées, à mesure que le processus démocratique avance dans le temps, accusent des fissures criardes. Nombre d’entre elles sont pointées du doigt, en particulier l’appareil sécuritaire, judiciaire, pénitentiaire…Sans pour autant perdre de vue les rouages des hautes sphères de l’Etat qui, à couteaux tirés, se disputent les rênes de la suprématie.

En effet, au moment où la machine de la construction fonctionne à plein régime dans les zones rifaines pour redresser une situation sulfureuse, deux faits et non des moindres, sèment le dégoût et l’exaspération. Tout d’abord, la diffusion de la vidéo «insolite», révélant des signes de torture sur le corps de Zefzafi, assène un coup cinglant à la rigueur, voire à la sacralité institutionnelle pour laquelle on ne cesse de combattre. Les images choquantes qui circulent, sans vergogne, dans les réseaux sociaux, relèvent d’une velléité institutionnelle horrifiante, faisant état d’un énorme recul à notre discrédit, nous qui croyons avoir «fortifié et immunisé» nos institutions contre les aléas internes. Il va sans dire que les résistances qui continuent à entraver l’engagement démocratique de notre pays ne ratent aucune occasion de mettre en crise les impulsions de l’essor escompté. D’autant plus que ces altérations « préméditées » surviennent à l’instant même où la tension tend à s’apaiser!

Le second fait révoltant n’est autre que l’assaut musclé des services d’ordre dans les locaux d’une instance de syndicat national. Sans trop s’immiscer dans les tenants et les aboutissants de ce litige politico-syndical, il y a lieu également de s’indigner devant la façon de traiter cette affaire houleuse. À voir la manière dont un personnage de la classe politique était molesté, quoiqu’on puisse dire à son sujet, on ne peut être que scandalisé par le bourbier dans lequel s’enlise l’Institution du leader politique, en dépit des divergences idéologiques. Cela fait vraiment mal au cœur de s’en trouver à ce stade de la déficience. Un gros déficit qui porte préjudice à la santé de nos Institutions et à l’image de notre pays, résolution ouverte à l’interaction universelle.

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