L’ONU appelle à garantir les activités de l’Unrwa

Agression sioniste sur Gaza

Le chef des Nations unies a appelé dimanche à garantir la poursuite des opérations de l’agence pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Gaza où l’armée israélienne poursuit son offensive sur Khan Younès.

L’armée sioniste a évoqué des « combats intenses » dans la grande ville du sud du territoire palestinien, indiquant avoir éliminé « des terroristes et saisi d’importantes quantités d’armes ».

A New York, Antonio Guterres a appelé les pays donateurs ayant suspendu leur financement à l’Unrwa à « au moins garantir » la poursuite de ses opérations, essentielles dans le petit territoire assiégé et surpeuplé.

« Deux millions de civils à Gaza dépendent de l’aide critique de l’Unrwa pour leur survie au quotidien mais le financement actuel de l’Unrwa ne lui permettra pas de répondre à tous les besoins en février », a-t-il insisté.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, les deux plus grands contributeurs, ont suspendu toute aide additionnelle à l’Unrwa après l’annonce vendredi que douze de ses employés étaient suspectés d’avoir participé à l’attaque sanglante du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort d’environ 1.140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

En riposte, Israël a lancé une vaste opération militaire ayant fait 26.422 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon un bilan communiqué dimanche par le ministère de la Santé du Hamas.

Israël a juré d’« anéantir » le mouvement de lutte pour l’indépendance.

M. Guterres a confirmé que 12 employés de l’Unrwa étaient concernés par ces « accusations extrêmement graves » qui font l’objet d’une enquête interne de l’ONU. L’agence s’est séparée de neuf d’entre eux, un est « confirmé mort », et les identités de deux autres sont « en train d’être clarifiées », a-t-il précisé.

« Les présumés actes abjects de ces employés doivent avoir des conséquences » mais ne devraient pas pénaliser « les dizaines de milliers d’hommes et de femmes qui travaillent » pour l’agence, a-t-il souligné.

L’ambassadeur sioniste à l’ONU, Gilad Erdan, a accusé M. Guterres d’avoir choisi d’ignorer « les preuves » de l’implication de l’Unrwa dans « l’incitation et le terrorisme ».

Un refuge de l’Unrwa avait été la cible de tirs meurtriers mercredi à Khan Younès. Considérée par Israël comme une place forte du Hamas, cette ville est désormais au coeur de la guerre.

Les combats ont notamment lieu aux abords des hôpitaux Nasser et al-Amal.

Environ 350 patients et 5.000 personnes déplacées se trouvaient samedi à l’hôpital Nasser, « à court de carburant, nourriture et fournitures », selon Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon le Croissant-rouge palestinien, les opérations chirurgicales sont suspendues à l’hôpital al-Amal faute d’oxygène.

Au sud de Khan Younès, plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés sont massés à Rafah dans des « conditions de désespoir », contre la frontière fermée avec l’Egypte, selon l’ONU.

Les rues où s’écoulent les eaux usées sont remplies de centaines de milliers de tentes, abris dérisoires contre les pluies diluviennes des derniers jours, selon un journaliste de l’AFP.

La ville n’est pas non plus épargnée par les bombes. « Il n’y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza. Tout ce qui est dit est faux », témoigne Mohammed Al-Chaer, un habitant, dans son quartier dévasté.

Au 114e jour de guerre, le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis doivent relancer les discussions pour parvenir à une nouvelle trêve, qui inclurait la libération d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Le directeur de la CIA, le service de renseignement américain, va rencontrer « dans les tout prochains jours à Paris » ses homologues israélien et égyptien, ainsi que le Premier ministre qatari, pour tenter de conclure un accord, selon une source sécuritaire.

Selon le New York Times, citant des responsables américains, les négociateurs doivent discuter ce dimanche dans la capitale française d’un projet d’accord qui impliquerait une trêve de deux mois et la libération de plus de 100 otages.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi soir en Israël, notamment à Tel-Aviv, pour demander le retour des otages et la démission du gouvernement en vue de nouvelles élections.

Mais dans une allocution télévisée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répété sa détermination: « si nous n’éliminons pas les terroristes du Hamas (…) le prochain massacre n’est qu’une question de temps ».

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