Le marché de l’œuf au Maroc est en pleine évolution. La production a totalisé plus de 6,6 milliards d’unités en 2018 et couvre la totalité des besoins des Marocains en cette protéine d’origine animale à la portée de tout un chacun.
L’œuf marocain est aussi exporté dans certains pays africains. Les investissements cumulés engagés dans le secteur sont estimés à plus de 3,4 milliards de dirhams et le chiffre d’affaires à 8,6 milliards de dirhams. La filière compte quelques 252 exploitations d’élevages de poules pondeuses, trois couvoirs agréés et 5 centres agréés de conditionnement et 3 autres de transformation d’œufs. La consommation moyenne d’œufs par personne augmente d’une année à l’autre. En 2018, le niveau de consommation est passé à 185 œufs par an et par habitant contre 138, il y a huit ans.
Néanmoins, malgré la progression significative de la consommation moyenne d’œufs par habitant et par an durant la dernière décennie, le niveau demeure relativement faible par rapport à celui enregistré au niveau des pays développés. Le secteur est pourvoyeur de postes d’emplois, soit 21.500 emplois directs et 31.000 indirects via les circuits de transport et de commercialisation. La production destinée à l’export ne dépasse pas 3% à 5% de la production totale.
L’Afrique reste pour le moment le seul marché d’exportation de l’œuf marocain. Le prix de l’œuf varie selon qu’il s’agisse de l’œuf normal ou Beldi. Sur le marché du gros, le prix oscille entre 0,75 et 0,73 centimes l’unité. Le prix au détail dépend de l’offre et de la demande sur le marché et évolue dans une fourchette de prix entre 0,90 centimes à 1,20 dirham. Le secteur est directement supervisé par les représentants de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) adossée à la Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM) qui suit de très près tout ce qui se passe dans le secteur. Néanmoins, d’aucuns s’accordent à dire que les conditions de livraison, de stockage et de commercialisation des produits avicoles et de l’œuf laissent beaucoup à désirer.
La production de l’œuf de consommation se fait conformément aux normes internationales de production. Des contrôles permanents sont effectués lors des différents cycles de production. Cela rentre dans le cadre de la loi 49-99 qui régit la protection sanitaire des élevages avicoles, le contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles. L’exercice de cette activité est soumis à l’autorisation préalable de l’ONSSA. Des vétérinaires privés agréés sont aussi chargés d’assurer les contrôles nécessaires tout au long de la chaine de production et ce, dans le cadre d’un mandat sanitaire qui s’inscrit dans le cadre de la convention d’encadrement sanitaire.
La qualité de l’œuf marocain est jugée incontestable et répond à toutes les exigences d’un produit de qualité. Les fermes de production doivent en fait disposer d’un registre d’élevage qui traduit tout le processus de traçabilité de la production. Selon Dr Omar EL Amrani, vétérinaire, la loi 49/99 interdit tout usage d’antibiotique chez les poules pondeuses dont les œufs sont destinés à la consommation humaine, sauf pour une minorité de 2 antibiotiques.
Ce Dernier rappelle aussi que le système d’élevage de l’œuf Beldi est libre, favorisant un métabolisme plus oxygéné responsable de la couleur plus foncée de la viande du poulet beldi. Et d’expliquer que le poulet beldi a une alimentation non équilibrée et douteuse, puisqu’il mange souvent n’importe quoi et reste prédisposé aux déchets ménagers, poubelles, verres de terre, insectes.
Fairouz El Mouden