Les relations du Maroc avec l’Union Européenne sont guidées par une Vision Royale claire pour un partenariat ambitieux, global et d’égal à égal, a souligné, jeudi à Bruxelles, M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
«A partir de cette vision, nous allons travailler pour que cette relation garde son caractère pionnier et avant-gardiste dans la région et dans tous les domaines», a affirmé M. Bourita lors de la conférence de presse conjointe avec Mme Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, Vice-présidente de la Commission européenne, à l’issue des travaux de la 14e session du Conseil d’Association Maroc-UE.
Le ministre a indiqué que les deux parties ont eu des «discussions positives, franches et très constructives qui nous ont permis de réitérer notre attachement au renforcement du partenariat mais également et surtout notre détermination à redonner un nouveau souffle à ce partenariat. Il a précisé que ce Conseil d’Association a une particularité en comparaison avec les autres».
D’abord par son timing, a expliqué le ministre, rappelant que ça fait presque quatre ans que les deux parties n’ont pas tenu de Conseil d’Association, «une période qui a été un test pour notre partenariat et qui a montré la résilience, l’ambition et la détermination à défendre les différentes dimensions de ce partenariat de part et d’autre».
Ce Conseil, a poursuivi M. Bourita, est aussi particulier par son résultat, car c’est «la première fois depuis le lancement des Conseils d’Association que les deux parties adoptent une Déclaration Politique Conjointe, ce qui montre une convergence totale des vue».
Cette Déclaration Politique Conjointe, a expliqué M. Bourita, «reprend une vision et une ambition partagées, mais également des positions claires sur un certain nombre de sujets «.
Il s’agit aussi, a ajouté le ministre, d’un Conseil particulier en termes de substance car «non seulement nous avons acté la relance de notre partenariat en réactivant les différentes structures, en renouant la coopération dans les différents domaines, mais nous avons également décidé de structurer ce partenariat à l’avenir autour de quatre Espaces importants : un Espace de convergence des Valeurs, un Espace de convergence Economique et de Cohésion sociale, un Espace de Connaissances Partagées et un Espace de concertation politique et de coopération accrue en matière de sécurité».
Cette Déclaration politique et l’identification de ces quatre espaces, a rappelé M. Bourita, sont également «le résultat d’une réflexion informelle menée conjointement à Skhirat il y a deux semaines où des responsables marocains et européens, des représentants de la société civile, des académiciens se sont réunis pour réfléchir à l’avenir de ce partenariat».
Le ministre a affirmé que les deux parties vont «travailler pour une refonte du schéma de nos relations afin d’embarquer plus et mieux dans une relation plus stratégique et avec une dimension régionale plus renforcée vers l’Europe, vers l’Afrique, vers le Moyen Orient, des zones où nous avons une présence, des intérêts et des projets à promouvoir ensemble».
M. Bourita a, par ailleurs, indiqué que les deux parties ont discuté de plusieurs questions régionales et internationales, notant que «nous avons encore une fois constaté que nous sommes des partenaires qui ont des vues convergentes sur un certain nombre de sujets», ajoutant que les deux parties vont «essayer de traduire cette convergence en initiatives communes et en actions concertées face aux multiples défis» auxquels elles font face.
Répondant à une question sur la coopération avec l’UE en matière de mobilité, M. Bourita a rappelé que «le Maroc aborde la migration par rapport à sa propre responsabilité nationale et par rapport à la sécurité de ses propres frontières».
«C’est pour cela que le Maroc a mobilisé ses moyens dans le cadre d’une approche globale à la question migratoire», a-t-il dit, notant que les deux parties ont discuté du «besoin d’une vision à long terme partagée et d’une approche structurelle et à long terme».
Et le ministre d’ajouter qu’«Il faut qu’on se mette d’accord sur une vision à long terme, mettre les moyens et la stratégie nécessaire pour que cette frontière qui est commune au Maroc et à l’UE soit une frontière sûre, ouverte, fluide, mais fermée devant ceux qui veulent l’exploiter ou l’instrumentaliser à des fins illicites, ou à des fins de trafic ou d’immigration clandestine». Le Conseil d’Association Maroc-UE, rappelle-t-on, a été marqué par l’adoption pour la première fois dans l’histoire des relations de l’UE avec un pays du voisinage, d’une «Déclaration Politique Conjointe» qui jette les bases d’une nouvelle étape statutaire d’égal à égal et d’un «partenariat euro-marocain de prospérité partagée», donnant une nouvelle impulsion aux relations Maroc-UE qui soit à la hauteur de leurs attentes et des enjeux du monde contemporain.