A cause de la crise complexe du Covid-19
La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a déploré lundi une augmentation de l’extrême pauvreté, des inégalités et de l’injustice, et une érosion de l’espace démocratique, appelant les dirigeants du monde entier à oeuvrer pour « sortir de la crise complexe du Covid-19 vers un avenir inclusif, vert, durable et résilient ».
« Nous avons besoin d’une économie fondée sur les droits de l’homme, d’un développement basé sur les droits de l’homme et des sociétés qui, dans toute leur diversité, partagent des engagements fondamentaux pour réduire les inégalités et faire progresser tous les droits humains », a affirmé Mme Bachelet à l’ouverture de la 47ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH).
« Nous devons ancrer nos États dans les fondements solides de la justice », a poursuivi la Haute Commissaire qui présentait son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde.
« L’Appel à l’action du Secrétaire général de l’ONU sur les droits de l’homme est un plan qui associe, plus étroitement que jamais, les piliers des Nations Unies que sont le développement, la paix et la sécurité, et les droits de l’homme », a-t-elle fait observer, notant que cet appel place « le soutien à tous les droits humains au cœur de la capacité de chaque société à se remettre de l’urgence pandémique, et au cœur du travail de tous les organes et équipes des Nations Unies ».
« Les droits économiques et sociaux et le droit au développement sont des droits universels. Ce ne sont pas des services ordinaires dont le prix est fixé par le marché, mais des facteurs essentiels pour construire des sociétés plus pacifiques et égalitaires », a relevé la responsable onusienne, soulignant que les droits civils et politiques sont tout aussi cruciaux pour construire des sociétés inclusives et participatives.
Dans son rapport, Mme Bachelet a passé en revue la situation des droits de l’homme dans différents pays et régions du monde, en formulant des recommandations aux dirigeants de certains Etats sur certains dossiers ayant trait aux droits de l’homme.
Elle a dénoncé, à ce propos, les revers des droits humains « les plus vastes et graves » qu’elle ait jamais observés. Le Conseil des droits de l’homme a entamé lundi, au Palais des Nations à Genève, sa 47ème session ordinaire dont les débats se dérouleront essentiellement de manière virtuelle, en raison des restrictions imposées par le Covid-19.
Le début de la réunion de l’instance onusienne a donné lieu à une discussion sur la Birmanie. Certains, dont la Chine ou la Russie, souhaitent le report de débats prévus sur la situation dans ce pays depuis le coup d’Etat militaire de février dernier, jusqu’à ce que la représentation de cet Etat soit clarifiée par l’Assemblée générale de l’ONU. Cette demande a été combattue par les pays européens et devra encore être discutée.
La session qui se poursuivra jusqu’au 13 juillet sous la présidence de Mme Nazhat Shameem Khan, représentante permanente des Fidji auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, examinera quelque 70 rapports présentés par des experts des droits de l’homme et autres organes d’enquête concernant de nombreux thèmes et intéressant la situation des droits de l’homme dans près de quarante pays. Durant près de quatre semaines de session, le Conseil tiendra au total plus de 25 débats interactifs avec des titulaires de mandats (rapporteurs spécifiques).