Mieux vaut prévenir, que guérir

Cancers du Sein et du Col de l’Utérus

Ouardirhi Abdelaziz

Dans le Monde, les cancers du sein et du col utérin représentent les cancers les plus fréquents chez la femme. Aujourd’hui, le cancer du sein, c’est chaque année 1,8 million de nouveaux cas au niveau mondial, et 500.000 décès, c’est effrayant. Au Maroc, selon les données statistiques officielles, chez la femme, le cancer du sein est le plus fréquent avec 36% des cas, soit près de 12.000 cas /an. Il est suivi du cancer du col de l’utérus (13%). 

Conscient des enjeux sanitaires, socio-économiques que représentent ces types de cancers, le ministère de la Santé et de la protection sociale a lancé la campagne nationale de sensibilisation et de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, et ce, du 1er au 31 octobre 2022 sous le slogan : « La détection Précoce est une prévention et pour votre santé, une protection».

On fait le point.

Le cancer est une maladie qui fait peur, qui est entourée de mythes, de tabous, de croyances et personne ne peut aujourd’hui prétendre tout connaître, tout savoir et donc maîtriser le cancer. Pourtant le cancer n’est pas une fatalité et la médecine a réalisé dans ce domaine des progrès extraordinaires.

C’est notamment le cas pour le cancer du sein et celui du col de l’utérus,  qui peuvent être guérissables ou au moins avoir un meilleur pronostic lorsqu’ils sont détectés précocement.

Importance de la détection précoce

L’objectif de la détection précoce est de diminuer la mortalité et la morbidité liées au cancer. Plus spécifiquement, l’objectif du diagnostic précoce est de détecter les cancers à un stade de curabilité en vue de diminuer la mortalité liée au cancer et en utilisant des moyens de diagnostic susceptibles d’être proposés à un grand nombre de personnes et un traitement moins agressif.

Le dépistage précoce de la maladie reste le principal moyen de lutter contre la maladie. Lorsque le cancer du sein est dépisté à un stade précoce, et si un diagnostic et un traitement appropriés sont disponibles, il y a de fortes chances qu’il puisse être très bien soigné.

Informer et éduquer les femmes

L’un des grands problèmes auquel est confronté notre système de santé réside dans le manque d’informations et de communication. Les professionnels de santé accordent peu d’importance à cet aspect fondamental dans la prise en charge globale des patients. Il est donc essentiel de bien informer les femmes qui consultent au niveau des centres de santé, ou des hôpitaux, pour leur permettre de s’approprier des informations utiles et utilisables.

Pour mettre toutes les chances de son côté, chaque femme doit procéder à un examen de ses seins. C’est ce qu’on appelle l’auto-examen régulier des seins. C’est une méthode simple qui permet de déceler d’éventuelles modifications de la poitrine.

La meilleure période pour une palpation manuelle se situe entre le septième et le douzième jour suivant le début des règles.

C’est aussi l’occasion de vérifier à l’aide d’un miroir si l’aspect de la poitrine a changé ou non.

Tous ces gestes ne remplacent en aucun cas l’examen médical réalisé chez le praticien pour vérifier s’il y a des anomalies. Le docteur peut demander une mammographie .

La mammographie : un examen de référence

La mammographie de diagnostic est prescrite en cas d’apparition de symptômes au niveau du sein (grosseur palpable, écoulement au niveau du mamelon…).

C’est un examen de référence pour dépister un cancer du sein, la mammographie permet de détecter très précocement la maladie. La mammographie consiste en une radiographie de chaque sein réalisée avec un appareil appelé le mammographe . Cet examen permet de visualiser les structures internes du sein et donc de détecter toute masse jugée anormale,  des tumeurs de petite taille, non détectables par palpation, peuvent aussi être visualisées avant même l’apparition de symptômes.

Quels sont les facteurs de risque du cancer du sein ?

Au Maroc, l’incidence du cancer du sein et du col de l’utérus a considérablement augmenté ces dernières années.

Les rôles des facteurs de risque reconnus et suspectés dans la survenue du cancer du sein est les antécédents familiaux du cancer du sein, l’âge avancé, la puberté précoce, la ménopause tardive, la nulliparité et l’obésité. Certaines études ont montré que de nombreux virus sont suspectés dans l’étiologie du cancer du sein 

Et ceux du cancer du col de l’utérus ?

Infection au virus du papillome humain (VPH). La majorité des femmes qui sont atteintes du cancer du col de l’utérus ont déjà eu une infection au VPH.

Avoir des relations sexuelles avec de nombreux partenaires peut accroître l’exposition au VPH, qui est transmis sexuellement.

Les accouchements multiples, mais la science ne comprend pas encore tout à fait comment les accouchements font augmenter le risque de cancer du col de l’utérus. C’est peut-être à cause des changements hormonaux qui se produisent en cours de grossesse ou du traumatisme subi par le col lors de l’accouchement.

L’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), affaiblit le système immunitaire. Un système immunitaire affaibli fait augmenter le risque d’attraper d’autres infections, dont le VPH.

Les antécédents d’infections transmissibles sexuellement.

Les chiffres du cancer du sein et du col de l’utérus au Maroc

Au Maroc, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme, il représente 35,8 % de l’ensemble des cancers qui sont enregistrés chaque année dans notre pays, soit près de 40.000 nouveaux cas.

Le cancer du col de l’utérus vient en deuxième position, soit 11, 2 %.

Concernant le nombre des nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués au Maroc, nous relevons a titre exemple qu’en 2019, ce chiffre était de 10.414 nouveaux cas de cancer du sein.

Durant la même année, on a enregistré 2.751 cancers du col de l’utérus.

Selon les prévisions des spécialistes en oncologie, pour les années à venir, l’incidence de ces deux cancers connaitra une courbe exponentielle, ce qui signifie que le nombre de femmes qui seront atteintes augmentera, ainsi que le nombre de décès, ce qui fait de ces cancers, un réel problème de santé publique.

Améliorer les chances de survie des femmes

La campagne nationale de sensibilisation et de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, qui a débuté le 1er octobre 2022, et qui se poursuivra jusqu’au 31 octobre, ambitionne de sensibiliser et de dépister le plus grand nombre de femmes âgées de 40 à 69 pour le cancer du sein, et les femmes âgées de 30 à 49 ans pour le cancer du col de l’utérus en particulier, sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce.  

Ce qui est synonyme de traitement adapté à chaque cas, à chaque situation, de chance de guérison pour des centaines de femmes. Une approche fidèle au slogan de cette campagne nationale « La détection Précoce est une prévention et pour votre santé, une protection».

Aussi, cette campagne est une opportunité de mettre en exergue les efforts déployés par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale dans la diminution de la morbidité et la mortalité dues au cancer.

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