Nasser Larguet, un biologiste au chevet du… football national

«Le football marocain est en état de convalescence», tel est le constat général de l’actuel directeur technique national. Né le novembre 1958 à Sidi Slimane, Nasser Larguet, a effectué un virage à 180 degrés pour faire son entrée dans le monde du ballon rond. Ayant grandi dans une famille férue du basket-ball, Nasser a passé presque toute sa petite enfance dans la ville de Kenitra. Son père, originaire de Berkane, ancien fonctionnaire de l’Office régional de mise en valeur agricole, a été contraint pour des raisons professionnelles à des déménagements fréquents.

L’enfant de l’Oriental a commencé à caresser le ballon, les après-midi de samedi ou le dimanche matin, avec ses copains du quartier. Une fois au collège, le jeune Nasser a eu le privilège de rencontrer feu Boujemaâ Benkhrif, icône légendaire du KAC, son professeur d’éducation physique. A ce titre, il a eu l’occasion de fouler, quelques moments, la pelouse du club de sa ville d’enfance. Mais, il n’a jamais songé à faire carrière dans le football. «Ma priorité, comme tous les jeunes de ma génération était claire, celle de continuer mes études et décrocher un diplôme supérieur pour pouvoir gagner ma vie», confie-t-il au journal Al Bayane.

Le jeune Larguet, va être obligé encore une fois de changer de ville. Il rejoint Meknès pour intégrer le lycée Paul Valery. Après le bac, la France sera sa nouvelle destination pour des études supérieures en pharmacie à l’université Caen Normandie. C’était en fait une volonté de son père. Deux années après, le projet de devenir pharmacien va se dissiper. Cependant, cela n’a entamé en rien sa détermination. Nasser va tenter de nouveau sa chance en optant pour des études n microbiologie. Cette fois, le but est atteint. Le futur directeur technique national décroche une maitrise.

Durant toutes ces années d’études, son amour pour le ballon rond n’a fait que croître. Pendant son cursus, il a effectué des passages dans plusieurs équipes en l’occurrence l’ASPTT Caen et ce pour un contrat de 2 ans, puis au US Normande durant 4 saisons et au final, le ES Thury Harcourt, ville où il exerçait en tant que professeur de mathématiques et des sciences naturelles au collège. C’est là aussi où il va découvrir sa passion pour le coaching, lorsqu’il a été désigné en tant entraineur à Thury-Harcourt. Il avait la responsabilité de diriger toutes les catégories du club.

Nasser poursuivit une formation pour devenir entraineur professionnel. Il obtint en 2006 son diplôme (DEPF). Pour lui, être entraineur, c’est d’abord porter le costume d’un éducateur. Grosso modo, «un bon entraineur doit inscrire son action dans une démarche interactive, ayant le sens de l’écoute et entrer en empathie avec ses joueurs pour comprendre le sens qu’ils donnent à leur action», note-t-il en substance au journal Al Bayane.

S’atteler à la besogne

En fait, ceux qui connaissent Nasser, le décrivent comme un homme déterminé, pragmatique, optimiste et qui ne cède devant rien.

Il faut dire que la carrière professionnelle de l’actuel patron de la direction technique nationale fut ponctuée de véritable succès.

En fait, avant de rejoindre l’académie Mohammed VI de football, il avait déjà faisait ses preuves dans plusieurs équipes de l’hexagone, à commencer par le poste de directeur de plusieurs centre de formation du FC Rouen, l’AS Cannes de SM Caen et du RC Strasbourg. En sus de cela, Nasser, va être chargé du poste d’entraineur de réserve du Havre AC. En 2008, il va être sollicité pour prendre les commandes de l’Académie Mohammed VI de football. «L’objectif était bien évidemment de donner un nouvel élan au football marocain en se focalisant sur les talents en herbe», laisse-t-il entendre. Et d’ajouter «c’était pour moi une expérience formidable qui m’a permis d’enrichir mes compétences. Je tiens à remercier vivement toutes les personnes qui m’ont fait confiance et à leur tête SM le Roi Mohammed VI».

Quant à ses objectifs concernant son poste actuel, Nasser Larguet met l’accent sur le fait qu’il : «ne prétends pas qu’il détient la baguette magique pour révolutionner le football national. Loin s’en faut ; l’industrie du football est une action collective qui requiert l’implication de tous les acteurs», insiste-il. Ceci dit, «tout le monde a intérêt à se retrousser les manches et s’atteler à la besogne».

En termes plus clairs, les dirigeants des équipes du championnat national se trouvent aussi dans l’obligation de trouver les moyens de leurs ambitions. Ils ont l’obligation d’encourager les jeunes joueurs et de procéder à une restructuration managériale de leurs clubs et ce à toutes les étages : sportif, social et économique», conclue Nasser Larguet.

Khalid Darfaf

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