Le cancer est l’une des principales causes de mortalité dans le monde, selon l’OMS, qui estime que 84 millions de personnes sont décédées de suite du cancer entre 2008 et 2015. Une alliance forte entre chercheurs, professionnels de la santé, associations patients, gouvernements, les partenaires de l’industrie et médias est aujourd’hui plus que nécessaire pour lutter efficacement contre le cancer.
La Journée mondiale contre le cancer, célébrée le 4 février de chaque année, vient nous rappeler si besoin que le cancer est une maladie de plus en plus fréquente qui n’épargne personne. La sédentarité et les mauvaises habitudes alimentaires sont incriminées dans ce fléau lourd de conséquences sur la santé et la qualité de vie.
Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne de dire que nos bonnes habitudes alimentaires se perdent. Les gens bougent moins, fument. L’obésité touche en outre 10 millions de Marocains.
Autant de facteurs qui concourent et prédisposent au cancer et c’est à raison que le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) et l’OMS estiment qu’ un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie, et un homme sur huit et une femme sur 11 meurent de cette maladie.
La journée mondiale de lutte contre le cancer, qui a lieu le 4 Février de chaque année, vient à point nommé pour sensibiliser le grand public au cancer, permettre de le prévenir, détecter et traiter précocement le cancer.
Fardeau mondial du cancer
Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a publié au mois de septembre 2018, les dernières estimations du fardeau mondial du cancer.
On estime que le fardeau mondial du cancer a aujourd’hui atteint 18,1 millions de nouveaux cas et 9,6 millions de décès en 2018. Un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie, et un homme sur huit et une femme sur 11 meurent de cette maladie. A l’échelle mondiale, le nombre total de personnes vivant avec un cancer dans les cinq ans suivant le diagnostic, appelé prévalence à cinq ans, est estimé à 43,8 millions. L’augmentation du fardeau du cancer est due à plusieurs facteurs, notamment la croissance démographique et le vieillissement, ainsi qu’à l’évolution de la prévalence de certaines causes de cancer associées au développement social et économique. Cela est particulièrement vrai dans les économies à croissance rapide, où l’on observe une évolution des cancers liés à la pauvreté et aux infections vers des cancers associés aux modes de vie plus typiques des pays industrialisés.
La situation au Maroc
Environ 30.000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année au Maroc. Cette maladie représente un fardeau individuel en raison des traitements lourds aux nombreux effets secondaires, des souffrances physiques, psychologiques et des répercussions sociales et professionnelles.
Les cancers les plus fréquents chez les hommes sont le cancer des poumons qui est en tête de liste avec 22% des cas diagnostiqués. Celui de la prostate et du cancer colorectal sont en deuxième position avec 12,6 et 7,9%.
Chez les femmes, c’est le cancer du sein qui arrive en premier avec 36% des cas révélés. Il est suivi du cancer de l’utérus, de la thyroïde et du colon qui représente, respectivement, un pourcentage de 11,2, de 8,6 et de 5,9 sur l’ensemble. En matière de lutte contre le cancer, le Maroc occupe la position de leader au niveau africain en termes de nombre de centres d’oncologie équipés et de détection précoce du cancer du sein avec un taux de couverture de plus de 62% au niveau national.
Au volet de la prise en charge des cancéreux au Maroc, plus de 200.000 malades en bénéficient chaque année, grâce aux différentes structures spécialisées du ministère de la santé. Plus d’un million de femmes ont eu droit à une mammographie, soit 32% des femmes ciblées (entre 40 et 70 ans). Le diagnostic précoce a permis de déceler plus de 1.200 cas de cancer du sein en 2016. La grande majorité de ces opérations est prise en charge par l’assurance maladie de base ou le régime d’assistance médicale Ramed.
Il est utile de rappeler ici que le Maroc a instauré une Journée nationale de lutte contre le cancer, célébrée le 22 novembre de chaque année, dans l’objectif de sensibiliser à l’importance du diagnostic précoce et de s’arrêter sur les acquis réalisés par le Maroc en matière de lutte contre cette pathologie.
Un cancer sur deux peut être prévenu
Près d’un tiers des cancers courants peut être prévenu en adoptant une alimentation saine, en maintenant un poids normal et en pratiquant une activité physique. C’est là où chacun de nous peut réellement jouer un rôle vital. Par exemple, les modifications de nos modes de vie impliquent que toujours plus de personnes dans le monde sont exposées aux facteurs de risque du cancer tels que le tabagisme, une mauvaise alimentation et des modes de vie sédentaires.
Eduquer et informer les individus et les communautés sur les liens qui existent entre les modes de vie et le risque de cancer représente la première mesure pour une prévention du cancer efficace.
Mais cette éducation doit commencer dès le jeune âge. C’est dire l’importance du rôle des parents. En effet, les habitudes que l’enfant prendra très tôt seront les bases de son comportement alimentaire plus tard. Les parents doivent prendre le temps de lui expliquer simplement quelques notions d’équilibre alimentaire et l’importance de prendre ses repas à horaire fixe et d’éviter le grignotage. Il y a fort à parier que ces comportements seront reproduits lorsque, lui-même adulte, s’occupera de ses propres enfants.
Le tabagisme demeure le facteur de risque de cancer le plus important. Dans ce contexte, il est opportun de procéder à l’éducation, à la sensibilisation des jeunes au niveau des écoles, des collèges et lycées. Il faut tout mettre en œuvre en informant et en encourageant les jeunes pour une culture qui favorise les bons choix et des habitudes de vie saines. Il est nécessaire de prévoir au niveau des écoles du temps pour le sport et l’activité physique qui font partie intégrante des programmes scolaires.
Ouardirhi Abdelaziz