Plan d’action pour garantir l’humanisation des lieux de garde à vue

Kénitra

Le Directeur central de la police judiciaire, Mohamed Dkhissi a affirmé, lundi à Kénitra, que la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a élaboré un plan d’action visant l’humanisation des lieux de garde à vue et de rétention des mineurs.

Ce plan est appuyé par des visites de terrain et des opérations d’inspection, a expliqué Dkhissi dans son mot à l’occasion de l’ouverture des travaux des journées d’étude pour le lancement officiel de la mise en œuvre du mécanisme de financement par l’État de l’alimentation des personnes placées en garde à vue et des mineurs retenus.

Ces opérations, qui se sont étalées sur une période de cinq ans (de 2016 à fin 2021), ont porté sur le contrôle du respect des normes internationales de traitement des personnes soumises à toute forme d’interpellation et de gestion des lieux de leur garde à vue, en s’assurant d’avoir à la disposition les registres et autres documents et matériels d’enregistrement audiovisuel de ce qui se déroule dans les lieux précités, outre la fourniture des couvertures, la garantie d’accès à l’eau potable et à une alimentation saine, tout en respectant les mesures de sécurité et d’hygiène et en facilitant le contact entre les personnes concernées et leurs avocats.

Depuis le 2ème semestre de l’année 2015, a poursuivi M. Dkhissi, la DGSN et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) ont rejoint les autres départements gouvernementaux et les administrations publiques concernés en vue de coordonner les procédures de financement de l’alimentation des personnes privées de liberté, conformément à la loi, notamment celles placées en garde à vue et les mineurs retenus.

Aux fins de la mise en œuvre des dispositions juridiques et réglementaires et dans l’objectif de les opérationnaliser en fonction de la structure des services de sûreté nationale, Dkhissi a souligné qu’une commission composée des représentants des différentes directions centrales, y compris l’Inspection Générale et l’Inspection des services de santé de la Sûreté nationale, s’est attelée à accompagner l’élaboration des avant-projets et premiers textes de loi organiques, à coordonner l’entrée en vigueur des dispositions juridiques et à proposer les mesures organisationnelles, financières et administratives nécessaires.

Après concertation avec les différents services de police et de gestion administrative et logistique de la sûreté nationale, et après consultation des cadres et spécialistes des départements gouvernementaux concernés par la sécurité sanitaire des produits alimentaires, de l’alimentation saine, de la sécurité et de l’hygiène sanitaires, ainsi que des instances et institutions nationales des droits de l’Homme, il a été convenu d’adopter une méthodologie de travail pour la mise en œuvre du mécanisme de financement par l’État des dépenses d’alimentation des personnes placées en garde à vue, a fait observer  Dkhissi.

Par ailleurs, le responsable a mis en avant l’engagement des services de la sûreté nationale et la mobilisation de ses ressources, aux côtés des différentes autorités, instances nationales et services sécuritaires, afin de promouvoir les efforts déployés par le Royaume sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, en vue de tirer vers le haut le rendement des services sécuritaires.

Identifier les contraintes

Pour sa part, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a souligné que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des choix fondamentaux du Royaume, sous la conduite sage de SM le Roi Mohammed VI, afin d’asseoir les bases de la démocratie, de consacrer l’État de droit et de consolider les fondements de la justice, de la sécurité et de la dignité.

De son côté, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du Ministère public, El Hassan Daki a indiqué que l’examen de cette question par toutes les parties prenantes permettra d’identifier les difficultés et contraintes qui y sont liées et de proposer des solutions pour les surmonter, ce qui contribuera positivement au renforcement des droits et libertés et consolidera les valeurs nationales des droits de l’Homme dans son aspect relatif à une catégorie de citoyens en conflit avec la loi.

Quant à la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, elle a fait savoir, dans une déclaration à la presse, que la mise en œuvre effective du décret sur le mécanisme d’alimentation mettra fin à l’action de solidarité, qui se manifeste par l’alimentation des personnes en garde à vue par les familles ou à l’initiative de plusieurs responsables des centres de privation de liberté.

Ce décret vient traduire dans les faits la recommandation du mécanisme national de prévention de la torture, a-t-elle poursuivi, notant que « nous sommes aujourd’hui à un stade avancé en terme de protection de l’intégrité physique des personnes privées de liberté dans les centres de détention et centres de privation de liberté ».

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