Poème : Dans la ville d’Agadir

Dans la ville d’Agadir

Les femmes sont des sirènes

Surgies de l’Atlantide

Sans tares, sans rides

Elles snobent la disgrâce

Dénouent leurs tresses

Libèrent leurs corps

Narguent la laideur

Et chantent l’audace

Elles réveillent l’ardeur

Et le bonheur dans les cœurs

Elles n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

 

Dans la ville d’Agadir

Les arbres sont des seigneurs

Surgis d’une histoire millénaire

Sur la cime de la colline

Ils allongent leurs racines

Droits, hauts, beaux et fiers

Ils ne plient jamais l’échine

Mais se penchent avec allure

Pour saluer la Lune

Et faire la révérence à la mer

Ils n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

 

Dans la ville d’Agadir

Les hommes sont des gladiateurs

Surgis des mythologies légendaires

Malgré le drame, malgré l’horreur

Malgré la tragédie, malgré la mort

Ils sont braves, vaillants et forts

Devenus bâtisseurs

Ils prennent leur destin en main

Et marchent vers demain

Avec conviction et entrain

Ils n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

 

Dans la ville d’Agadir

Les lampadaires sont des phares

Surgis des ténèbres

Fluorescents, rayonnants et clairs

Ils offrent leurs lumières

Aux égarés de la mer

Ils chassent les cauchemars

Blanchissent la noirceur

Et apportent l’aurore

Ils n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

 

Dans la ville d’Agadir

Les filles sont des amazones

Venues d’îles lointaines

Devenues reines souveraines

Elles règnent et gouvernent

Belles, libres et rebelles

Elles jouent à la marelle

Créent magie et merveilles

Courant dans les venelles

Les cheveux dans le vent

Amoureuses de l’océan

Elles n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

 

Dans la ville d’Agadir

Les maisons sont des barques

Surgies des décombres

Splendides, solides et magnifiques

Devenues terrestres

Elles jettent l’ancre

Et deviennent sédentaires

Voisines de la mer

Elles admirent l’horizon

Du matin au couchant

Elles n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

 

Dans la ville d’Agadir

Les enfants sont des rois-mages

Venus de lointains rivages

Ils suivent d’étranges mirages

Ni sages comme des images

Ni doux comme des agneaux

Vivants, merveilleux et beaux

Insoumis, farouches et fougueux

Tenaces, téméraires et géniaux

Ils refusent de fuir

Refusent de partir

Et décident de bâtir

Et faire luire

Leur Agadir

Ils n’ont plus peur

Du tremblement de terre!

Mostafa Houmir

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