Préoccupations

Une des questions qui préoccupent les esprits à l’approche des échéances électorales du 7 octobre 2016 peut trouver sa formulation dans l’interrogation suivante : que peut-on attendre des élections prochaines ?

«Rien» pour les nihilistes qui nient tout acquis dans la lutte démocratique. Ceux là attendent que leur «volonté de néant» puisse trouver les conditions objectives et subjectives pour réaliser leur «volonté de puissance». D’où une dépréciation de la vie, en général, dont ils sont les propagandistes; sauf quand il s’agit de s’envoyer un verre.

Toutefois; les nihilistes d’hier, et autres gauchistes reconvertis, peuvent se transformer, par la perte de leurs illusions, en fervents exaltés réactionnaires et deviennent des suppôts «éclairés» du statuquo, voire de la régression dans le domaine de la démocratie et des acquis des masses populaires, obtenus après maints sacrifices.

«Rien de bon pour le peuple» pour celles et ceux qui, tout en profitant des acquis et des avancées réalisées par le processus démocratique dans notre pays, se plaisent dans une abstention hautaine. Cette dernière cache à peine un mépris du «populo» qui, par son analphabétisme, sa paupérisation, sa désinformation et son ignorance des enjeux, contribue au «moussem, où le principe moula nouba fonctionne et bloque le développement général du royaume…». Les abstentionnistes, toutes sortes confondues, s’attaquent virulemment aux partis politiques, «une minorité nuisible résistante encore à l’élimination qui cherche à se faire promouvoir dans la gestion des affaires du pays». Les reliques des années de plomb, les déçu(e)s de l’alternance consensuelle, celles et ceux qui croient fermement que le processus démocratique ne leur a pas rendu justice, celles et ceux qui ont développé une méfiance vis-à-vis du processus électoral eu égard à l’insuffisance de neutralité de l’administration, à la marchandisation du vote, ne montrent pas un engouement pour l’action démocratique telle qu’elle se déroule sur le terrain, en fonction du rapport de forces entre les protagonistes. Ils ont leurs propres critères pour la démocratie. C’est dans l’absolu et le définitif. Rien ne sert de discuter. Dans l’attente, le bronzage sur la plage est préconisé comme une action militante pour promouvoir le changement démocratique (et encore !) dans l’avenir. Ces gens là, comme chantait l’autre, sont beaucoup plus préoccupés par leurs problèmes que par ceux qu’affronte la société dans sa volonté de s’émanciper.

«Du bon pour la consolidation du processus démocratique dans notre pays». Des élections libres, équitables, transparentes et où l’administration territoriale est neutre ne peuvent que donner à la démocratie dans notre pays une forte assise. Une démocratie qui doit intéresser aussi bien le politique que l’économique, le social, le culturel et le cultuel.

Cette évaluation n’est pas appréciée de la même façon par les générations qui ont vécu et agi pour le changement ayant abouti à l’alternance consensuelle et celles qui sont devenues majeures après cet événement. Entre les Marocaines et les Marocains qui ont vécu la répression des «années de plomb» et les affres de l’ajustement structurel et celles et ceux qui ont grandi dans la réalisation des avancées démocratiques et l’assainissement relatif de la situation économique, la différence est dans le tempo des réformes.

Le jeu politique, dans son équilibre dynamique régit par le consensus, doit accélérer les réformes et non les retarder ; particulièrement pour tout ce qui touche au développement humain du pays et pour le renouvellement de son élite dans l’égalité des chances et la parité. Conscients que les progrès de la pratique démocratique au Royaume sont liés à son développement car «il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement», les jeunes veulent que leur vote soit pris en considération et ils s’en préoccupent.

Si chacun(e) se retrouvera et se reconnaîtra quelque part dans ce qui précède; il reste que la participation massive à la vie politique est une garantie aussi bien pour consolider le changement démocratique que pour le respect du verdict des urnes, aussi bien dans la représentation numérique et partisane que dans le respect des institutions. Pour «s’orienter vers une gouvernance efficiente; réunir les conditions d’une croissance économique forte et durable, et consolider le socle des valeurs de progrès». C’est certainement mieux que le bronzage idiot et égoïste!

Top