Promouvoir le semis direct dans les zones bour

Agriculture et changements climatiques

L’impact des changements climatiques, de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de la rareté des eaux d’irrigation sont des raisons pour promouvoir l’agriculture de conservation. Au Maroc, le semis direct sans labour sur plusieurs millions d’hectares de céréales, légumineuses et mélanges fourragers a été vivement recommandé par les participants au séminaire international sur «les effets des changements climatiques sur l’agriculture» qui a eu lieu à Marrakech du 1 au 3 décembre 2015.

Les agronomes ont la ferme conviction que l’avenir de l’agriculture durable au Maroc nécessite l’adoption de l’agriculture de conservation. Cette conviction a été émise à la suite des résultats présentés, lors de ce séminaire à Marrakech, dans les différents exposés et les posters. Les résultats ont confirmé la performance de l’agriculture de conservation dans les pays Méditerranéens.

Les discussions qui ont eu lieu entre les participants aux sessions plénières ont permis de considérer que l’agriculture est le secteur le plus vulnérable aux changements climatiques. L’agriculture de conservation est l’alternative qui, tout en économisant de l’énergie, augmente la séquestration du carbone dans le sol, utilise l’eau de manière efficiente, réduit la dégradation des sols et permet une agriculture plus durable et écologiquement efficace.

Des recommandations à mettre en œuvre

Voici les 10 recommandations qui ont été unanimement approuvées par les participants :

1) Il est nécessaire de considérer l’agriculture de conservation une priorité dans le Plan Maroc Vert afin d’atténuer et de s’adapter aux effets des changements climatiques.

2) Il y a un besoin de sensibilisation continue des agriculteurs et de leurs organisations, des chercheurs, des vulgarisateurs, des décideurs politiques et des partenaires dans les secteurs public et privé, afin de promouvoir et de diffuser l’agriculture de conservation dans les régions pluviales.

3) Étant donné que l’agriculture de conservation est basée principalement sur la culture sans labour et la diversité des cultures, il est nécessaire de poursuivre la recherche initiée par les chercheurs de l’INRA dans les années 1980 dans les domaines expérimentaux et à partir de 2000 dans les champs des agriculteurs pour évaluer le système agricole durable (par exemple les semoirs du semis direct, les cultures et les variétés performantes, la fertilisation, la gestion intégrée des adventices, des insectes et des agents pathogènes).

4) L’agriculture de conservation devrait être pratiquée pour renforcer l’intégration cultures / élevage, dans un contexte de dégradation des sols et de la rareté des ressources naturelles.

5) L’applicabilité, l’acceptabilité et l’adaptabilité de l’agriculture de conservation doivent être le résultat d’efforts conjoints et multidisciplinaires entre les organisations d’agriculteurs, les acteurs du développement et les chercheurs, travaillant ensemble dans une approche participative qui devrait être soutenue par une plate-forme de gestion innovante.

6) La production agricole et l’élevage sont les principales activités dans les exploitations agricoles. Il est important de remplacer la jachère par les mélanges fourragers pour consolider l’intégration culture / élevage.

7) Il est nécessaire de transférer les connaissances acquises grâce à la recherche sur les sites de démonstration et les écoles aux champs et de diffuser les meilleures pratiques agricoles dans l’agriculture de conservation.

8) La subvention pour le semoir du semis direct est actuellement de 50%, et il est nécessaire, pour promouvoir l’agriculture de conservation, d’augmenter les subventions pour les semoirs, les semences, les engrais, les pesticides, les structures de stockage, etc …..

9) Créer et renforcer les associations d’agriculteurs et de renforcer leurs capacités dans l’agriculture de conservation. Ces associations peuvent promouvoir les technologies et les systèmes de production culture / élevage.

10) Soutenir les ONG des femmes rurales (associations et coopératives) pour la promotion, la valorisation, voire la labellisation des produits agricoles de qualité.

AbbèsTanji

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