Questions à Fatima Bouchane, actrice marocaine

«Un hommage sous le signe de la reconnaissance et de l’engagement en faveur du cinéma»

La 13ème édition du Festival international «Cinéma et Migrations» qui se tiendra du 15 au 19 novembre à Agadir, rend hommage à une étoile du cinéma marocain, Fatima Bouchane. En effet, c’est à l’âge de 16 ans que l’actrice découvre sa passion pour le verbe et la parole poétique. Elle y devient par la suite une «tannaddamet». Autodidacte, Fatima Bouchane a fait ses premiers pas dans le domaine de l’audiovisuel vers les années 90. En outre, l’actrice a interprété plusieurs rôles dans des films amazighs et marocains dont «Hammou Ounamir» et «Douiba», réalisés par Fatima Boubkdi. D’ailleurs, le public marocain découvre son visage à travers son premier film intitulé «Ghaylliik kerzeimguert».

Al Bayane : Le Festival «Cinéma et Migrations» d’Agadir vous rend hommage lors de sa 13e édition. Que représente cette consécration pour vous ?

Fatima Bouchane : Cet hommage est un signe de reconnaissance, mais également un appel pour renforcer les efforts et la recherche dans les domaines du cinéma et de l’art.

Ces dernières années, on remarque une évolution remarquable de la production cinématographique amazighe. Dans cette optique, quel regard portez-vous sur l’artiste et le cinéma amazighs ?

En fait,je ne dis pas uniquement l’artiste amazighe mais surtout marocain d’une manière générale : arabophone soit-il ou amazighophone ; car je vois que leurs souffrances et aspirations sont presque les mêmes, voire semblables. Bref, je découvrais ça en travaillant dans des films soit en darija ou en amazigh. Loin de toute mesquinerie, je crois que l’artiste amazigh assume ses choix, ses responsabilités…c’est qu’il fait mal à lui-même. Du coup, il faut travailler et aller jusqu’au bout.

Vous écrivez également des scénarios, ainsi que des expériences en matière de réalisation.Y a-t-il du nouveau dans ce sens ?

Je viens de boucler une pièce théâtrale parce que j’ai créé une association. Dans cet esprit, j’ai écrit une pièce théâtrale ainsi qu’un film que je déposerai à une société qui l’avait commandé. Je continuerai à écrire des scénarios. Pour ce qui est dela réalisation, je reçois des offres, mais je m’abstenais, vu mes engagements professionnels dans d’autres travaux artistiques. C’est juste une question de temps !

Plusieurs producteurs et acteurs amazighes estiment que le piratage freine la production cinématographique. Qu’en pensez-vous ?

Ce phénomène ne concerne pas seulement les artistes amazighs. C’est un fléau Universel. Or, le film amazigh n’avait pas encore quelque chose de spécial à donner au public. Personnellement, j’ai vu des films qui ne sont pas à la hauteur du goût et de l’intelligence du public.

Mohamed Nait Youssef

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