Soirées ramadanesques
Saoudi El Amalki
Le café littéraire Caprice, boucle son programme d’activités culturelles et artistiques de Ramadan en apothéose par une rencontre conviviale avec la toute gracieuse: Khadija Arouhal, grande dame amazigh de la Nation. Brillamment modérée par le journaliste Lahcen Bakrim, la rencontre allègre a drainé une pléiade de l’intelligentsia locale des habitués de ces soirées chaleureuses de ce mois de piété et de partage.
Le rendez-vous cette fois-ci, sentait une saveur singulière, puisqu’ilconviait une icône dont le parcours émettait des leçons de haut enseignement. S’invitant à l’exercice incisif de questions/réponses, l’invitée fut étincelante de bout en bout, par sa spontanéité, sa franchise et surtout sa capacité exceptionnelle de relever les défis qui se sont dressées devant son chemin vers l’affirmation de son talent, tout au long de son existence.
Dès son bas âge, aux méandres de Merleft où elle s’est inspiré de l’immensité de la mer et la pugnacité de sa regrettée mère et son entourage avenant et cordial, Khadija Arouhal se forgeait sa propre personnalité, au fil des années, jusqu’au moment oùelle butait au baccalauréat pour des raisons familiales, mais ce n’était que partie remise, car quasiment deux décennies plus tard, elle se rattrapait pour s’adjuger ce diplôme, en rajoutait le master et s’apprête actuellement à garnir son palmarès estudiantin de doctorat en dépit de ses multiples occupations.
Après avoir passé un laps de temps à Tamaynoute, structure amazigh pour y apprendre le plaidoyer en faveur de cette cause identitaire, elle s’est rendu compte qu’il fallait intégrer l’expérience politique par le biais d’un parti avant-gardiste dans ce sens qu’est le PPS, grâce à l’appui dont elle a joui de la part de maître Abdeltif Ouammou. Son engagement généreux en tant que militante ardue et ardente au sein de cette formation politique lui a valu une carrière édifiante agrémentée par une prestation diplomatique en Afrique du Sud, fief de l’hostilité anti-marocaine en terme d’intégrité territoriale.
Khadija Arouhal s’est également frayé un chemin des plus limpides dans l’univers de l’information audiovisuelle et le firmament de la culture et l’art en particulier la poésie où elle s’est lancée dans le domaine de l’édition de ses recueils traduits en plusieurs langues. Sur ce front qu’elle a mené en trombe, il contribue foncièrement au relèvement de la qualité linguistique, messagère et culturelle de la langue Tamazighte et compte parmi les plus huppée du domaine…
Ce voyage passionnant et passionné auquel elle a convié l’assistance était à la fois instructif et pathétique, suscitant l’estime et la fierté pour sa résilience, son authenticité et son abnégation.