Robert Ménard, journaliste français proche du Front National, maire de Béziers et co-fondateur de l’association « Reporters sans frontières » dont il fut le Secrétaire Général de 1985 à 2008, est appelé à comparaître devant les juges du Tribunal correctionnel de Paris le 8 Mars prochain pour incitation à la haine raciale et ce, suite aux requêtes présentées par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) et par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP).
L’intéressé est appelé à s’expliquer devant la justice française pour avoir contesté le 5 Septembre 2016, sur LCI, le trop-plein d’enfants musulmans dans les écoles de Béziers en déclarant : «Dans une classe du centre-ville de chez moi, 91% des enfants sont musulmans. Evidemment que c’est un problème (puisqu’il) y a des seuils de tolérance».
Il convient de rappeler, à ce titre, que le Maire de Béziers avait déjà fait l’objet, le 24 Novembre dernier, d’un renvoi en procès, par le Parquet de Paris, pour «délit de provocation directe à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de son appartenance à une nation, une race, une ethnie ou une religion».
Mais, pour Robert Ménard, élu en 2014 avec le soutien du Front National, à la mairie de cette ville du midi de la France de 75.000 habitants, «il n’y a de discrimination pour personne… je me suis contenté de décrire la situation dans ma ville… cela n’a pas valeur de jugement, c’est factuel, c’est ce que je peux constater».
Or, l’intéressé n’en est pas à ce que l’on pourrait appeler un premier faux-pas, pour ne pas dire une première provocation, puisqu’en mai 2015, il avait déjà fait part de son indignation de voire que, selon les chiffres de sa mairie, 64,6% des élèves inscrits dans les écoles publiques de Béziers seraient de confession musulmane ; des déclarations qui, à l’époque, avaient suscité une véritable exaspération au sein de la population et dans les milieux des organisations de défense des droits humains alors que, plus récemment, au mois d’Octobre, la mairie de Béziers aurait même poussé l’outrecuidance jusqu’à faire placarder, sur les murs, des affiches représentant des migrants barbus et enturbannés envahissant la ville. L’enquête ouverte, à cet effet, par le parquet de Béziers suit son cours.
Enfin, last but not least, le tribunal administratif de Montpellier avait rejeté en Juillet la demande par laquelle la Mairie de Béziers souhaitait mettre en place une «garde» constituée de «miliciens» censés patrouiller dans les rues de la ville pour préserver sa quiétude. A la recherche de qui ? A la recherche de quoi ? Certainement pour « casser de l’Arabe»…
Nabil Bousaadi