37ème édition du Festival international du cinéma d’Alexandrie
Le cinéma marocain est devenu l’un des plus réputés, importants et réussis dans les régions arabe et africaine grâce notamment à ses œuvres qui lui garantissent une présence unique lors des festivals et manifestations cinématographiques internationaux, souligne le critique égyptien de cinéma et de littérature, Mahmoud Abdel Shakur.
Dans un entretien accordé dimanche à la MAP en marge de la projection des deux films marocains « Morjana » du réalisateur Jamal Souissi, et « Jrada Malha » de Driss Roukh, à l’occasion de la 37ème édition du Festival international du cinéma des pays méditerranéens d’Alexandrie, le critique égyptien a expliqué que la participation de cinq opus marocains est la preuve que les organisateurs des festivals internationaux accordent un grand intérêt au septième art marocain, à la faveur de ses films et de ses productions.
« La création du Centre cinématographique marocain (CCM) met en avant la valeur du cinéma, accompagnée de l’émergence d’expériences artistiques et cinématographiques, simples dans leur contenu, mais présageant d’un avenir prometteur pour l’industrie du cinéma au Maroc », a-t-il indiqué.
Plusieurs ne savent pas que le Maroc était le premier pays arabe à remporter un Prix mondial du cinéma. Le film marocain « Outtel » produit en 1952 a décroché la Palme d’or du Festival de Cannes, a précisé M. Abdel Shakur.
Ensuite, une génération de cinéastes croyant en la valeur du réalisme est née, a fait remarquer le critique, notant que l’artiste marocain est passé de participant à protagoniste et qu’ainsi le marché de la production artistique s’était rafraîchi.
Il a également expliqué que le récent développement du cinéma marocain est le résultat de l’intérêt accordé par le Maroc en tant que soft power capable d’influencer.
Le Maroc a accordé au cinéma une importance particulière et un soutien illimité. Des établissements spécialisés dans l’enseignement du cinéma ont été créés, ce qui a contribué à l’excellence des œuvres cinématographiques marocaines, a-t-il détaillé.
Il a noté que le cinéma marocain a pu traiter des questions sociétales épineuses autrefois difficiles à aborder, en se référant au climat de liberté dans le cinéma, soulignant que ceci a permis au cinéma marocain de s’ouvrir sur le 7è art mondial.
Le film « Morjana » du réalisateur Jamal Souissi figure dans la liste des longs métrages en lice pour le festival. L’œuvre est interprétée par Hanae Bouab, Abdellah Bensaid, Sayed Ahmed Ajumi, Nadia Niazi, Farida Ouchani et Hamza El Yamlahi.
Le premier long-métrage de Jamal Souissi raconte, durant près de 100 minutes, l’histoire de Morjana, une jeune femme marocaine obsédée par l’opéra, qui vit à Paris et souhaite retourner dans sa ville natale de Tanger pour réaliser son rêve d’ancrer cet art dans son pays d’origine.
Quant au film « Jrada Malha » du réalisateur Driss Roukh (125 minutes), il concourt pour le prix des longs métrages arabes des pays méditerranéens.
Le film se réfère à un jeu du patrimoine populaire, à travers lequel le réalisateur tente de jeter la lumière sur l’histoire de « Rania », une jeune femme trentenaire qui a de sérieux problèmes avec son mari.
En plus de ces deux films, le Maroc participe à la compétition des longs métrages avec « Anatou » de la réalisatrice Fatima Boubekdi et à la compétition des courts métrages avec les films « La Dernière vague » du réalisateur Mustafa Farmati et « Le Chant du péché » de Khaled Maadour.
Du nom du cinéaste égyptien Ali Badrakhan, les travaux de la 37ème édition du Festival international du cinéma des pays méditerranéens d’Alexandrie ont commencé samedi, sous le thème « Un Cinéma pour la vie ».