Silence, on détruit le patrimoine de Cité Blanche!

Démolition de la villa Mauvillier

A Casablanca, le discours sur la valorisation du patrimoine urbain n’est que de la poudre aux yeux. Sur le terrain, en procédant à la démolition de la ville Mauvillier, un édifice qui fait partie de la mémoire collective de la métropole, les décideurs locaux ont montré qu’ils font peu de cas de la mémoire, l’identité et l’histoire de la ville.

Situé au croisement du  boulevard Zerktouni et celui de boulevard d’Anfa, ce joyau  architectural incarnant le style Art-déco conçu par l’architecte Gustave Cottet en 1932, a été démoli dimanche dernier, alors les Casablancais sortaient doucement d’un long confinement sanitaire.

Il faut dire que le timing a été bien choisi par  en vue de dissimuler ce crime urbain et mettre les Casablancais devant le fait accompli. D’ailleurs, au moment de la démolition, aucune pancarte n’indiquait l’autorisation de démolition, comme l’ont  constaté plusieurs citoyens. Il a fallait attendre le jour d’après  pour que  l’autorisation soit affichée, a déclaré à Al Bayane,  Rabia El Ridaoui, présidente de l’association Casamémoire.

Selon des sources concordantes, le bâtiment a été vendu à grosse  compagnie de la promotion immobilière. Cependant, la question qui se pose : comment les autorités compétentes ont autorisé une telle action alors qu’ils sont tenus à convier à leurs réunions les acteurs de la société civile. Ce qui aggrave encore la situation, c’est que l’Agence urbaine de la ville  s’est engagée l’année dernière dans l’élaboration d’un projet de revitalisation du centre historique de la ville afin de promouvoir l’offre touristique de la ville, sachant que cet immeuble se trouvait en bonne état avant sa destruction.

Qualifiant cet acte d’inadmissible, Rabia El Ridaoui a indiqué que cela s’inscrit aux antipodes des lois en vigueur et des grandes orientations de la politique de la ville»,  avant de nous  confier que « son association n’était pas du tout au courant du sujet de la démolition».

Pour notre interlocutrice, «le fait que bâtiment n’était pas classé au patrimoine, a ouvert la voie aux protomoteurs immobiliers, motivés uniquement par l’intérêt pécuniaire, d’où la question sur l’utilité des lois pour protéger la ville».

Khalid Darfaf

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