Sony compte sur «Spider-Man» et «Ghostbusters»

Pour ramener le public dans les salles

Ebranlée par la pandémie et les plateformes de streaming, l’industrie du cinéma tente de se redresser et compte sur des grosses productions comme le prochain « Spider-Man » et un nouveau « Ghostbusters », présentées au festival professionnel CinemaCon de Las Vegas, pour inciter le public à revenir dans les salles.

L’an dernier, le CinemaCon, où les studios hollywoodiens dépêchent d’ordinaire des cohortes de stars pour flatter les propriétaires de cinémas, a dû être annulé à cause du coronavirus.

Maintenant que près de 90% des cinémas nord-américains ont rouvert leurs portes, Sony Pictures a voulu remonter le moral des troupes en dévoilant la bande-annonce de « Spider-Man: No Way Home », prochain volet des aventures du super-héros bondissant, puis en montrant en avant-première « S.O.S Fantômes: L’Héritage », la suite du Ghostbusters sorti en 1984, fortement teintée de nostalgie.

« Au cours des 19 derniers mois, il y a eu beaucoup de pessimisme et d’idées sombres », a reconnu Josh Greenstein, qui préside le département cinéma du géant Sony. « Mais nous savons que les salles de cinéma et l’expérience du cinéma en salle vont triompher », a-t-il lancé.

La présentation de Sony lundi soir comportait également des brèves images de « Bullet Train », avec Brad Pitt, et un autre film de super-héros intitulé « Morbius », suite de la série entamée avec « Venom ».
Figurait aussi au menu de la soirée des extraits de « A Journal for Jordan », réalisé par Denzel Washington, et une adaptation cinématographique du roman à succès « Là où chantent les écrevisses », produite par Reese Witherspoon.

« S.O.S Fantômes: L’Héritage » était présenté par son réalisateur Jason Reitman et son père Ivan, qui avait dirigé l’opus initial voici près de quarante ans. L’intrigue reste encore ultra-confidentielle mais le nouveau volet suit les aventures des descendants des premiers chasseurs de fantôme, qui reprennent la combinaison et l’aspirateur à ectoplasmes de leurs aînés.

Les organisateurs ont maintenu le CinemaCon en dépit des craintes suscitées par l’explosion des cas du variant Delta mais un grand nombre de stars ont préféré se tenir à l’écart des casinos de Las Vegas malgré le « pass sanitaire » mis en place pour l’événement.

Disney est quasiment absent mais les autres studios traditionnels, comme Warner, Universal et Paramount, ont fait le déplacement. Depuis le début de la pandémie, chacun d’eux a eu recours d’une façon ou d’une autre aux plateformes de vidéo à la demande pour diffuser ses oeuvres, au grand dam des exploitants de salles de cinéma qui s’inquiètent pour leur avenir.

Seul grand studio d’Hollywood dépourvu de service de streaming, Sony s’est engagé lundi à « préserver et protéger le créneau d’exclusivité des salles de cinéma » avant l’arrivée des films sur d’autres supports, suscitant les applaudissements nourris des participants du CinemaCon.
« Voir des films simultanément dans les salles et chez soi, c’est dévastateur pour notre industrie commune », a dit M. Greenstein.

Son directeur-général, Tom Rothman, a cité en exemple le succès de « Free Guy », comédie produite par son concurrent Disney. Contrairement aux flops subis récemment par d’autres films, « celui-ci a très bien marché parce que d’une part il est formidable, et d’autre part il n’est pas possible de le voir chez soi sur sa télévision », a-t-il jugé.
« On n’est pas très brillants à Hollywood, mais on va finir par comprendre », a ajouté M. Rothman.
Le festival CinemaCon se poursuit jusqu’à jeudi.

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