Soufiane El Bakkali sur les traces de Aouita et El Guerrouj

Mondiaux 2017 d’Athlétisme à Londres

Et de une pour le Maroc. L’athlète marocain Soufiane El Bakkali a remporté mardi à Londres la première médaille marocaine aux championnats du monde d’athlétisme qui se tiennent du 4 au 13 août dans la capitale britannique. Il a décroché la médaille d’argent du 3000m haies, en se classant 2e au bout d’une course très disputée avec un chrono de 8min 14s 49/100e.

Le titre s’est joué de peu entre lui et le kenyan Consesus Kipruto, qui a décroché la médaille d’or après avoir parcouru la distance en 8 min 14s 12/100e. L’Américain Evan Jager termine troisième (8:15.12) avec une médaille de bronze à la clé.

Après cette belle performance, les médias internationaux ont qualifié le jeune athlète marocain de porte-étendard du renouveau de l’athlétisme national, à l’image de Radio France Internationale (RFI) qui commentait que ce sport, «qui a fait la gloire du Maroc, notamment avec Hicham El Guerrouj dans les années 1990, était en perte de vitesse au Royaume chérifien. Avec Soufiane El Bakkali, qui a fini quatrième aux Jeux olympiques 2016, l’athlétisme marocain a sans doute trouvé le nouvel héritier des légendaires Aouita et El Gourrouj».

 

Quand Evan Jager a pris la tête du peloton,

j’ai su qu’une médaille était dans la poche

C’est une grande performance à titre personnel que je dédie à SM le roi Mohammed VI et à tous les marocains qui me supportent et m’encouragent depuis longtemps, surtout lors des jeux olympiques récents de Rio de Janeiro.

Je remercie également mes parents, car c’est grâce à leur patience et leur soutien constant que je suis sur le podium aujourd’hui. Je remercie surtout mon entraîneur Karim Telmssani qui m’assiste dans tous les aspects de ma carrière, et également Abdeslam Ahizoune, président de la FRMA, qui a tenu à assister personnellement à cette finale et m’a motivé pour donner le meilleur de moi-même. La pression était là, mais pour moi, celui qui ne ressent pas de pression n’est pas de l’étoffe des champions. J’ai pu, grâce à Dieu et ma forte motivation et mon désir de réaliser une bonne performance, dompter la pression.

Quand le départ de la course est donné, je ne pense plus qu’à une chose : la médaille. Quand l’américain (ndlr : Evan Jager) a pris la tête du peloton, j’ai su qu’une médaille était dans la poche, car le rythme de la course s’est accéléré, ce qui s’accordait avec ma tactique. Je voulais une médaille d’or, je l’avoue, mais le rythme de la course ne s’est accéléré que tardivement, à trois tours avant la fin. S’il s’était accéléré avant, ça m’aurait été propice et j’aurai très probablement décroché l’or, mais la médaille d’argent reste également une excellente performance. Je souhaite bonne chance à tous les athlètes marocains participant à ces jeux, car connaissant les efforts et les sacrifices qu’ils ont effectués pour en arriver là et porter haut le drapeau national, ils méritent la consécration.

Pour ce qui est de l’avenir, j’ai 13 ou 14 ans de carrière devant moi. J’espère pouvoir marquer de ma présence tous les championnats du monde et jeux olympiques à venir et relever haut le drapeau marocain dans toutes les compétitions.

Cette victoire est le fruit d’un travail de fond

Je tiens d’abord à féliciter Soufiane El Bakkali, son entraineur ainsi que le staff qui l’entoure. C’est un succès personnel pour l’athlète, mais également pour l’athlétisme national et pour tous les marocains.

A cette occasion, j’adresse mes félicitations à l’ensemble des marocains qui ont fortement interagit avec cette performance. N’oublions pas que c’est le fruit d’un travail de fond qui puise sa source dans les efforts réalisés au Maroc au niveau des infrastructures sportives, de la formation et de la formation continue et ce depuis des années, le tout dans le cadre du programme national qui a été instigué par les directives de SM le Roi Mohammed VI. Vous savez que la formation d’un champion prend un temps et des efforts considérables et grâce à Dieu, nous en avons récolté le résultat aujourd’hui. El Bakkali est encore jeune, il a 21 ans et ce n’est que le début, espérons-le, d’une longue série de succès pour lui. J’aimerais également rappeler qu’au niveau des centres de formation, nous avons actuellement 32 cadets qui ont pu atteindre le minima qui leurs permettent de participer aux championnats du monde. La relève est donc en préparation et l’avenir de l’athlétisme national est assuré.

Mohamed Rouhli

(envoyé spécial)

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