La tendance internationale est au Food

Depuis peu, la tendance internationale est au Food. Les chaînes de télévision, les journaux, les réseaux sociaux ne parlent plus que de ça. Le Maroc ne passe pas à côté et cela se précise par la création d’un site aussi délicieux que gourmand : miam.ma !  Il s’agit du projet d’une jeune femme de 26 ans seulement que nous avons eu l’occasion de rencontrer.

Al Bayane: Qu’est-ce qui a motivé la création du site miam.ma?

Sabrina El-Faïz: Cela fait des années que j’aime prendre les plats en photos. Ca a commencé dans la cuisine de mes parents où tout devait être photographié avant d’être mangé. A l’époque, j’avais un vieil appareil photo et je m’amusais à voir la tête des responsables de studio lorsqu’ils développaient mes clichés. Et un jour Instagram est arrivé, m’offrant l’opportunité de partager cette passion. La sauce prend et je décide de lancer un blog qui s’appelait «C’est bon mais c’est chaud», un hommage à une célèbre publicité. En quelques mois, voyant la croissance du nombre de clics, mon mari m’a proposé d’en faire un site web professionnel. Et les choses se sont accélérées : du choix d’une ligne éditoriale, au développement du site par un webmaster chevronné, à la communication autour du projet, en passant par la rédaction d’articles.

Comment choisissez-vous vos collaborations?

En terme éditorial, j’étudie la pertinence de l’information et son importance pour le lecteur. Ce dernier est déjà noyé dans une multitude d’informations, il faut donc la traiter de manière originale et surtout pas ennuyeuse. En termes publicitaires, ce sont les collaborateurs qui me choisissent. Si le produit leur plaît, ils font un bout de chemin avec moi.

Comment arrivez-vous à influencer votre communauté?

Par l’honnêteté!  Je pense pouvoir toucher mes lecteurs grâce à ce point important. Mon rôle est de tester des restaurants et de leur apporter une information précise. Je n’ai pas peur de dire que tel établissement sert des plats indigestes, aussi grand et aussi influent soit-il sur le marché. Par ailleurs, je trouve intéressant de mettre l’accent sur des PME qui n’ont certes pas les moyens de communiquer autour de leur restaurant, mais qui proposent des plats dignes des plus grands Chefs.

Selon vous, quelle est la différence entre communiquer via le blogging et via un média classique?

La différence réside dans le support de communication choisi par le blogueur. S’il décide de ne publier que des photographies suivies d’un commentaire de quelques signes, sa communication est différente d’un média classique. Lorsque j’avais un blog, je me contentais de rédiger des critiques gastronomiques. En passant au média en ligne, la donne a changé. Je n’entre pas seulement dans un restaurant pour déguster les plats. Je m’intéresse davantage au Chef qui les a réalisés, à la personne qui a mis au monde ce restaurant et à l’histoire de l’établissement. On comprend ainsi mieux la genèse des plats proposés.

Que pensez-vous des réseaux sociaux?

Il s’agit pour moi d’une invention extraordinaire, mais à double tranchant. Lorsqu’il n’y avait que des journaux papier, ils étaient notre seule source d’information. Aujourd’hui, et après des années de journalisme citoyen, tout le monde peut communiquer, c’est donc positif. Parallèlement, nous ne sommes pas à l’abri d’une désinformation reprise en masse, et ce, sans vérification. Pour miam.ma, les réseaux sociaux ont été une véritable aubaine, car sans eux, je n’aurais jamais eu le courage de lancer mon site.

Peut-on vivre du blogging?

Tout dépend de notre communauté et de ce qu’on propose. Il faut aussi avoir une force de frappe commerciale et avoir le temps de développer son concept. Aujourd’hui, la plupart des blogueurs que je connais travaillent parallèlement, donc je ne pense pas qu’il soit, actuellement, possible d’en vivre.

Omayma Khtib

Bio Express : Sabrina El-Faïz est devenue rédactrice en chef de miam.ma après des années d’expérience en tant que journaliste économique. Elle a été formée à l’Ecole Supérieure de Journalisme et de Communication de Casablanca. ACC : «Pour miam.ma, les réseaux sociaux ont été une véritable aubaine, car sans eux, je n’aurais jamais eu le courage de lancer mon site».

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