Après avoir perdu la carte Fiat Chrysler Automobile Maroc, Stokvis Nord Afrique se retrouve abandonnée encore une fois par un de ses principaux partenaires. Cette fois-ci, c’est sa filiale Stokvis Industrie qui est touchée.
En effet, le partenariat qui liait Mitsubishi et Stokvis Nord Afrique depuis plus d’une décennie n’est plus. L’opérateur automobile japonais a rompu le contrat de représentation exclusive pour la vente de ses chariots élévateurs. En cause, l’insatisfaction de Mitsubishi vis-à-vis du niveau de commercialisation de ses produits sur le territoire national. Ce dernier est déjà en pourparlers avec d’autres groupes marocains pour la reprise de la distribution. Il faut dire que la rupture de ce partenariat porte un grand coup à la situation financière de Stokvis du groupe Alj, qui ne peut désormais compter que sur d’autres marques de son portefeuille telles que Komatsu ou Karcher.
À noter que Stokvis en est à sa deuxième perte de contrat. Il y a quelques mois, sa filiale Stokvis Automotive a perdu la carte Fiat Chrysler Automobile Maroc. D’ailleurs une procédure judiciaire est en cours, engagée par la filiale concernée, pour rupture abusive du partenariat qui existait entre Fiat et Stokvis depuis 20 ans. Cette rupture n’a pas manqué d’impacter négativement les comptes consolidés du groupe durant l’exercice dernier. À fin juin 2018, son chiffre d’affaires avait chuté de 47% pour s’établir à 193,9 millions de dirhams. Son RNPG est également passé à -6,5 millions de dirhams contre 3,9 millions de dirhams au premier semestre 2017. L’activité Fiat avait contribué à hauteur de 330 MDH au chiffre d’affaires consolidé et à hauteur de 14 millions de dirhams de l’EBE, soit respectivement à 49% et 37% de ces indicateurs en 2016.
Ceci dit, ces événements arrivent au moment où Said Alj vient de céder la présidence du groupe à son fils Mehdi. Les raisons de cette démission seraient « personnelles ». Coïncidence ? En tout cas, en plus du litige avec Fiat Chrysler Automobile Maroc, Mehdi Alj devra maintenant gérer la « crise » Mitsubishi. Les questions restent cependant nombreuses : qu’est-ce qui entraîne cette perte de confiance en cet acteur ? Risque-t-il d’autres pertes de partenariats ? Qu’en sera-t-il de l’avenir de Stokvis Nord Afrique ? Sommes-nous en train d’assister à la fin de cette entreprise ? Les prochains mois devraient fixer le secteur…
S.Douieb