Un passage burlesque

Saoudi El Amalki

Lorsqu’un gouvernant échoue dans la gestion de son département, il devrait cesser de passer le baume sur son ouvrage et jeter l’éponge, en toute évidence. C’est ce que serait amené à se presser à faire le ministère de l’Enseignement supérieur, face à sa débâcle à mener le dossier des étudiants de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire. Il est abracadabrant pour un décideur de se montrer incapable de mettre fin à une crise estudiantine de quasiment un an où les facultés moisissent dans une vacuité amère. Et pourtant, il est question de la médecine, une branche de profession vitale dont l’indigence, à priori, est critique dans les hôpitaux du pays. Or jusqu’ici, le ministre s’amuse à saupoudrer des présumées mesures pour motiver les étudiants à regagner leurs amphi, à passer leurs examens et en conséquence, leur faire avaler sa réforme contestée en rupture avec leurs aspirations. Les sept trouvailles annoncées par le ministère de tutelle ne sont à leur sens qu’un stratagème qui ne va nullement au fond des problématiques à résoudre. Un subterfuge ou encore un canular qui ne saurait induire en erreur un contingent d’estudiantins de plus de 25 000 blouses banches en confection ayant en fait, rejeté en bloc cette échappatoire, tendue sans aucune vergogne ! Depuis donc plus de huit mois que le ministre à charge du dilemme auquel il semble s’interdire d’innover une issue salvatrice qui soit à même de sauvegarder une année d’études au lieu d’en hypothéquer toute une vie. Durant toute cette période, le ministre fait montre de déficiences  créatives par rapport à la chronicité chaotique qui a perduré une éternité, au point de laisser s tout un chacun s’interroger sur les réels « bien-fondés » du refus tergiversant de combler les doléances des d’étudiants et désamorcer cette crise irascible. Les jeunes réfractaires aux divers leurres trompeurs du ministre ambitionnent à embrasser un parcours universitaire limpide et fluide, le maintien de la longévité des études à sept années et la levée de suspension de leurs collègues renvoyés. Est-ce trop demander pour  un gouvernement qui se dit social et réactif ? Il y a certainement anguille sous roche, face à cet entêtement agaçant du ministre dont la gestion paraît finir en queue de poisson ! Si jamais un remaniement il y a, il sera assurément un client qui fera l’unanimité à se faire remercier, du fait qu’il n’aurait pas de mettre sous la dent pour plaider son passage creux et turbulent.

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