Un programme ambitieux comportant des orientations claires, des engagements précis

Tout en se félicitant de la formation du gouvernement, à l’issue d’un processus fort laborieux, un gouvernement auquel le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) participe, conformément à une décision prise en toute indépendance et souveraineté de ses instances dirigeantes, la présidente du Groupement parlementaire du Progrès et du Socialisme (GPPS) Aïcha Lablak a d’entrée souligné que le programme gouvernemental présenté par le chef de gouvernement Saâd Eddine Othmani est un projet «ambitieux comportant des orientations claires, des engagements précis et des priorités définis dans le cadre d’axes interdépendants traitant des domaines politique, économique, social, culturel, environnemental et des affaires étrangères».

C’est pourquoi, le GPPS soutient un tel programme, a-t-elle expliqué dans une intervention présentée lundi lors d’une séance plénière, consacrée par la Chambre des Représentants au débat général du Projet du programme gouvernemental.

Elle s’est en outre félicitée du retour du Maroc à sa famille institutionnelle, l’Union Africaine, soulignant que ce retour représente un pas en avant vers la victoire finale en matière de parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste.

Au Groupement parlementaire du Progrès et du Socialisme et au PPS, l’on aspire à ce que le gouvernement poursuive le processus des réformes politiques, sociales et économiques engagées dans notre pays depuis l’avènement du gouvernement de l’alternance.

Après avoir exprimé ses félicitations au gouvernement dirigé par l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane pour avoir réussi à relever les défis dans un environnement régional très compliqué, elle a indiqué que la nomination par SM le Roi de Saâd Eddine Othmani, chef de gouvernement, s’inscrit dans le cadre du respect de la Constitution et de la volonté populaire  exprimée lors du scrutin du 7 octobre dernier et représente par la même une invitation à préserver le choix démocratique dans le pays.

Selon elle, l’actuel gouvernement est appelé à renforcer un tel choix à travers l’exécution de l’actuel programme gouvernemental dans le but aussi de satisfaire les besoins des populations et répondre à leurs attentes.

Elle a par ailleurs rappelé que le PPS poursuit sa lutte pour l’édification de l’Etat national démocratique, un Etat de Droit doté de solides institutions et d’une forte économie productive de richesses, un Etat qui œuvre pour la répartition équitable des richesses.

Le PPS poursuit aussi le combat pour l’avènement de la justice sociale, la consécration des libertés, de l’égalité, des valeurs de la modernité et le respect de la diversité et œuvre inlassablement pour la préservation et le renforcement des acquis nationaux à travers la promotion optimale de l’expérience et de la pensée humaines.

Grâce à sa lutte, à son indépendance et à son courage, le PPS a constitué par ses prises de positions et ses analyses une école politique, a-t-elle ajouté, rappelant que la pluralité et la diversité sont considérées par le PPS comme des sources de richesses culturelles et intellectuelles.

C’est pourquoi, il est nécessaire, a-t-elle dit, d’œuvrer pour la préservation de cette diversité pour permettre à tous les courants politiques et de pensée issus de la société d’être équitablement représentés dans tous les secteurs, condition sine qua non pour la construction d’une véritable démocratie.

Elle a par ailleurs souligné la nécessité pour tout le monde et pour le gouvernement de procéder à la mise en œuvre démocratique et avancée du contenu de la Constitution et en particulier des dispositions ayant trait aux droits et à la promotion politique, économique et sociale des femmes. Il est également nécessaire d’œuvrer pour assurer à tous l’accès égal aux services publics et centres de décision, d’élever le plan gouvernemental de l’égalité à un niveau qui garantisse effectivement la convergence des politiques publiques, suivant une approche des droits de l’homme intégrée, d’activer la sortie d’une loi de protection des femmes contre la violence et d’élimination de toutes les formes de discrimination et de soutenir les femmes en situation difficile.

Au niveau politique, le Groupement parlementaire du Progrès et du Socialisme appelle à l’accélération du taux de réalisation des projets et des réformes économiques essentielles qu’il faut accompagner par des réformes de la Justice et de l’Administration tout en œuvrant pour le respect de la probité et de la transparence des décisions économiques et en luttant contre l’économie de rente et la prévarication, a-t-elle encore dit.

La présidente du GPPS a appelé aussi le gouvernement à prendre des mesures visant à renforcer la capacité de l’économie nationale non seulement à résister, mais également à être compétitive, à travers la diversification du tissu productif, le renforcement de la demande interne, le développement des capacités d’exportation, la réalisation des plans stratégiques et la poursuite de la politique des grands chantiers et des équipements de base.

Elle a fait remarquer par ailleurs que la préservation des équilibres macroéconomiques ne suffit plus et qu’il convient désormais d’opter pour une approche plus globale fondée sur la réforme et le développement du modèle économique du pays et l’actualisation de ses axes et orientations pour permettre de rendre les besoins de l’édification d’une économie forte et compétitive compatibles avec les nécessités du développement durable et de la justice sociale.

Il est clair que l’Etat a un rôle capital à jouer en matière notamment de planification et d’orientation ainsi que dans l’objectif de renforcer le secteur privé sur des bases sûres, un secteur socialement responsable à travers la création d’entreprises citoyennes et de promouvoir le partenariat public-privé, a-t-elle noté, appelant le gouvernement à procéder à l’évaluation continue des différents secteurs tout en veillant à la convergence de leurs objectifs.

Selon la présidente du Groupement parlementaire du Progrès et du Socialisme, la question sociale doit être placée au centre de toutes les actions visant le développement du pays. Quant à l’industrialisation, elle doit représenter une priorité, a-t-elle dit, appelant à la mise en place d’une stratégie nationale qui consacre le rôle fondamental des entreprises nationales dans ce processus.

Il est également indispensable de mettre en œuvre une politique globale de développement du monde rural qui accorde davantage d’intérêt aux petits agriculteurs et qui fait de l’agriculture solidaire un pilier essentiel du Plan Maroc Vert, tenant compte de la donne écologique et de la dimension de la régionalisation avancée et de l’aménagement spatial.

S’agissant de la réforme fiscale, évoquée dans le programme gouvernement, le GPPS ne peut saluer la volonté affichée du gouvernement «d’étendre l’assiette fiscale, de lutter contre l’évasion fiscale» et de rechercher de nouvelles sources fiscales dans le but d’accroitre les recettes de l’Etat, a-t-elle affirmé, appelant le secteur privé à considérer l’impôt comme un investissement indirect et une contribution dans le financement de l’économie nationale.

La question sociale, partie intégrante de l’identité du PPS

Abordant le volet social, Aicha Lablak a d’emblée souligné que l’intérêt devant être accordé à la question sociale fait partie intégrante de l’identité de son groupement et du PPS, selon lequel la justice sociale est la base d’édification de toute société soudée, harmonieuse, solidaire et forte, où règnent la paix sociale, la stabilité, la sécurité et la quiétude.

Dans ce cadre, il convient de réhabiliter en premier lieu l’école publique à travers l’amélioration de la qualité de l’enseignement qu’elle dispense, le renforcement de ses capacités d’accueil de toutes les couches sociales et la garantie de l’accès général, équitable et gratuit à ses services, a indiqué Aîcha Lablak, estimant que c’est là la voie indiquée pour la construction d’une véritable citoyenneté et d’une école publique qui ne produit plus le chômage, l’exclusion sociale et l’extrémisme, mais d’une école publique qui produit des citoyennes et citoyens et des capacités nationales qualifiées pour contribuer au développement du pays.

Tout en enregistrant le bilan hautement positif du secteur de la santé, elle a souligné la nécessité pour le gouvernement de poursuivre les réformes prévues dans ce domaine pour assurer à toutes les couches de la société un accès plus large aux services de santé, à travers le parachèvement du chantier de la couverture médicale universelle, la consolidation des réalisations accomplies au niveau du RAMED (plus de 8 millions de bénéficiaires), le renforcement de l’accès de tous aux soins, la réduction des disparités spatiales en la matière, l’amélioration des conditions d’accueil dans les établissements de santé, et la mise en œuvre du principe de la solidarité nationale pour assurer à l’ensemble de citoyennes et citoyens l’accès au service de santé publique sur un pied d’égalité.

Il est également indispensable d’œuvrer pour garantir à tous les Marocains le droit d’accès à un logement décent, a-t-elle rappelé, soulignant la nécessité pour le gouvernement de consacrer la dynamique que connait déjà le secteur dans l’objectif de répondre à la demande, de réduire le déficit en logements et de renforcer les chantiers destinés à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, a-t-elle dit, soulignant le soutien de son groupement aux objectifs du programme gouvernemental dans ce domaine et des mesures annoncées dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et la précarité sociale. Elle a estimé dans ce cadre nécessaire de mettre en place une politique structurée visant à permettre aux couches vulnérables et pauvres de disposer d’un revenu permanent qui préserve leur dignité.

Elle a par ailleurs souligné l’urgence de mettre en œuvre sans tarder la stratégie nationale de l’emploi et la stratégie nationale de formation professionnelle pour lutter plus efficacement contre le chômage, saluant au passage la volonté du gouvernement d’institutionnaliser le dialogue social.

Elle s’est en outre arrêtée sur les mesures annoncées en faveur des Marocains du monde, appelant le gouvernement à leur permettre de participer plus fortement à tous les aspects de la vie nationale, soulignant que son groupement parlementaire ne peut en fin de compte que voter en faveur du projet présenté par le Chef du gouvernement.

M’Barek Tafsi

Related posts

Top