Fortes inondations à Tata
Saoudi El Amalki
Submergée de toutes parts, la région de Tata respire sous l’eau. Cette fois-ci encore, les crues torrentielles étaient dévastatrices sur quasiment tous ces patelins reculés de l’est. Depuis déjà les années 60 du siècle écoulé, les averses diluviennes n’ont pas si brutalement explosé sur le territoire à tel point que les populations se sont emparées des berges des cours d’eau, le long de l’oued Drâa, y ont édifié leur abri, labouré leur champ et fixé leur progéniture.
On ne s’est jamais rendu compte qu’il fallait dimensionner l’intensité inopinée des débits de pluviométrie sur ces zones arides que de la saisonnalité régulière de la tombée des pluies où le couvert végétal adoucit la turbulence fluviale. D’autant plus que le fleuve mémorise son lit quoiqu’il l’ait égaré pendant des années et s’ingénie à y revenir tôt ou tard. Pour le cas de Tata, après tant d’années de sécheresse désolante, les torrents violents se sont abattus sur les lieux et ont enragé l’oued Tagmoute en amont qui s’est scindé en deux affluents dont l’un, au petit débit, traverse de long en large, la province de Tata pour échouer dans la vallée de Drâa.
Ce bras qui a enseveli la quasi-totalité de la ville, faisait de gros ravages sur son itinéraire déchaîné, en démolissant des domiciles, causant quelques décédés et disparus, rompant les réseaux de communication, les courants électriques et les alimentations en eau potable et jetant cette région dans l’enclavement total. Il importe de dire que la destruction du pont en plein ville, de pas moins de 8 mètres de hauteur, a sauvé la bourgade d’un déluge malencontreux qui a sans doute, généré des dégâts encore plus désolants.
En fait, on aurait d’éploré une fois de plus, la vulnérabilité des accès routiers, la précarité des demeures et la vétusté des services et infrastructures destinés aux citoyens. Il est bien vrai que, malgré la férocité de ces crues destructrices qui ont approvisionné la nappe phréatique, ravivé les palmiers-dattiers et vivifié les oasis déshydratées, les malheurs des populations sont multiples, au regard de leur condition miséreuse.
Il va donc falloir au niveau du gouvernement, se pencher sur leur état en toute urgence, en débloquant une enveloppe budgétaire bien plus consistante que le montant dérisoire qui a été réservé, il y a une quinzaine de jours pour les mêmes conjonctures et qui ne dépassait guère les 40 millions de dhs pour les six régions du sud-est, frappées par les récentes inondations. Une véritable honte qui ne dit pas son nom ! Ensuite, à moyen terme, il serait loisible de s’atteler à doter Tata d’équipements publics, en matière de réseaux routiers et de divers projets structurants, tout en restaurant les ouvrages endommagés…
Espérons que notre Exécutif qui a l’habitude de jeter le manche après la cognée, en ce genre d’actions à haute acuité, réagira pour de bon afin de se mettre au chevet et à l’écoute de ces sinistrés en naufrage !