Washington et Londres à l’assaut des yéménites

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

« Nous répondrons à l’escalade par l’escalade… Soit il y a la paix pour nous, la Palestine et Gaza, soit il n’y aura pas de paix et de sécurité pour vous dans notre région ». C’est ce qu’a déclaré, ce samedi, Nasr Al-Din Amer, un porte-parole des rebelles yéménites houthis, après que, dans un communiqué commun, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays aient annoncé avoir bombardé « treize lieux au Yémen, associés aux installations de stockage d’armes profondément enterrées des houthistes, aux systèmes de missiles et aux lanceurs, aux systèmes de défense aérienne et aux radars.

Ces bombardements ayant été une « réponse aux attaques continues des houthistes contre le trafic maritime international et commercial et les navires de guerre transitant par la mer Rouge », les forces américaines ont, également, annoncé, vendredi, avoir détruit huit drones au large du Yémen et quatre au sol afin de « protéger la liberté de navigation » des attaques des rebelles.

Mais si, à en croire le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, les frappes menées par cette coalition ont pour but de « perturber et de dégrader davantage les capacités de la milice des houthistes, soutenue par l’Iran, à mener ses attaques imprudentes et déstabilisatrices », le porte-parole militaire des insurgés yéménites, Yahya Saree, est d’un autre avis car, pour lui, ces nouvelles frappes  non seulement « n’ébranleront pas » le « soutien des houthistes au peuple palestinien résistant à Gaza » mais, surtout, « ne resteront pas sans réponse ni sans punition ».

Aussi, après avoir dénoncé cette « escalade » qui menace la stabilité régionale et dont les Etats-Unis « assument la pleine responsabilité », le mouvement de la résistance palestinienne Hamas, a fermement « condamné le bombardement américano-britannique du Yémen » car, en constituant « une attaque flagrante contre la souveraineté d’un pays-frère », il « entraînera la région dans davantage de troubles et d’instabilité ».

Même son de cloche du côté de Téhéran qui, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a « fermement condamné » les nouvelles frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni au Yémen car en utilisant «  l’approche militariste pour faire avancer leurs objectifs illégitimes », ils procèdent à « une violation répétée de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Yémen et une violation flagrante du droit international » et sont « clairement en contradiction avec leurs affirmations répétées selon lesquelles ils ne veulent pas que le conflit se propage dans la région » alors même que, par « leurs actions militaires au niveau régional (ils) continuent de soutenir pleinement les crimes de guerre commis par Israël » et poussent la région « vers le chaos, l’insécurité et l’instabilité ».

C’est à croire que le conflit qui oppose le mouvement de la résistance palestinienne, Hamas, à l’Etat hébreu est en train de s’étendre bien au-delà de l’enclave de Gaza mais attendons pour voir…

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