Zoom sur 10 chefs d’entreprises qui ont accompagné le Roi en Ethiopie 

S’ils sont au total 31 à avoir accompagné le Roi Mohamed VI en Ethiopie alors même que la COP 22 n’était pas encore finie, nous avons fait le choix de vous présenter 10 d’entre eux : pas les grands patrons des grandes institutions et banques que tout le monde ou presque connaît. Plutôt des hommes d’affaires du secteur privé à la tête d’entreprises pas toujours très connues du grand public mais qui sont toutes promises à un bel avenir africain. Car être choisi pour faire partie d’une délégation officielle telle que celle-ci ne doit rien au hasard…

Ayman Cheikh Lahlou, Cooper Pharma

Le pharmacien en chef

Devenu président de l’AMIP –Association Marocaine des Industries Pharmaceutiques-début 2016, ce directeur général au caractère bien trempé ne manque de faire mouche à chacune de ses sorties médiatiques car il semble déterminer à hisser bien haut le drapeau de Cooper Pharma à l’international.Cooper Pharma opère dans plus de 21 pays : Slovaquie, Madagascar, Ile Maurice mais aussi Koweit, Yemen, Liban, sans oublier le Congo, le Togo, la Guinée, la Mauritanie…Le laboratoire est allé jusqu’à créer en 2013, Cooper International. Basée à Dubaï, la filiale prend en charge toutes les activités export de Cooper Pharma en Arabie Saoudite, au Moyen Orient et en Afrique francophone. Ceci dit, l’Afrique et plus précisément l’Afrique de l’Ouest constitue son principal marché à l’export.

Son business model a beaucoup évolué, avec l’activité industrielle qui s’est développée dès les années 60 puis l’activité export dans les années 90. Durant les années 2000, cette activité export s’est étendue à l’Europe et à l’Afrique. D’une société filiale, Cooper Pharma est devenue une société à capitaux très majoritairement marocains. Depuis, elle fabrique quelque 200 spécialités sous 300 présentations, et continue de distribuer pour l’ensemble du secteur. «Notre but est de parvenir à réaliser 25% voire 30% de notre chiffre d’affaires à l’export dans les 5 ou 7 prochaines années. Le Maroc est le deuxième marché d’Afrique en termes de qualité. Maintenant afin de réussir à l’export et nous différencier, nous devons travailler sur l’innovation», avait déclaré il y a quelques moisAymen Cheikh Lalhlou à l’occasionde l’annonce d’un investissement de 70 millions de dollars dans une unité industrielle en Arabie Saoudite en juin dernier.

Hicham Berrada Sounni, B Group

La «nouvelle» star de l’immobilier

C’est le fils du célèbre promoteur immobilier AbdelaliBerrada Sounni, fondateur et président du groupe Palmeraie devenu depuis peu B Group. B Group est aujourd’hui organisé en deux pôles d’activité : Palmeraie Industries & services d’une part et Palmeraie Développement d’autre part. Hicham Berrada Sounni est justement à la tête de ce dernier, en charge des activités d’immobilier de luxe, d’immobilier social & moyen standing et l’hôtellerie & loisirs. C’est sans doute à sa qualité de président exécutif de Palmeraie Développement que Hicham Berrada Sounni doit sa présence dans cette délégation.

Pour rappel, c’est au début des années 80 que son père Abdelali Berrada Sounni décide de se lancer dans l’immobilier à Mohammedia avec les résidences Dar Saada. Deux ans plus tard, il construit les résidences Moulay Youssef à Casablanca, son premier projet dans l’immobilier de luxe. Mais son coup de maître, c’est grâce à son projet « les Jardins de la palmeraie »  qu’il le réalise en 1988. Depuis, le groupe s’est distingué dans le tourisme et l’immobilier, notamment grâce au développement de resortintégré  des activités de des loisirs, ainsi qu’un fort positionnement ans l’immobilier social et moyen standing à travers Dar Essaada.

Après une longue période loin des radars officiels, le groupe a de nouveau retrouver le droit de citer dans les voyages du Roi lors de ses tournées africaines.

Mohamed Horani (HPS), Redouane Bayed (M2M) et Aziz Dadane (S2M)

Les champions de la monétique en force

Ces trois hommes se connaissent très bien, leur société respective étant des pépites de la monétique à l’échelle internationale. D’ailleurs Mohamed Horani aujourd’hui PDG de HPS est en réalité un produit de S2M, première entreprise marocaine spécialisée dans la monétique.La Société maghrébine de monétique (S2M) est une entreprise de monétique créée au Maroc en 1983. Aujourd’hui, S2M est présente dans 35 pays situés en Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie.L’entreprise est spécialisée dans l’édition et l’intégration de solutions monétiques, la personnalisation de moyens de paiements (cartes, chèques), l’éditique (mise sous pli) , ainsi que la commercialisation et la maintenance de terminaux de paiement électrique.

Quant à M2M Group, créé en 1990, l’entreprise est  un fournisseur mondial de solutions de gestion de la transaction électronique sécurisée. Dirigé par RedouaneBayed, elle  propose une large gamme de services couvrant tous les aspects de dématérialisation des flux et de traitement de transactions électroniques appliqués à des domaines aussi variés que le paiement électronique et mobile, l’E-Gov, la billettique, ou le monde de l’entreprise.

Enfin HPS, fondée et dirigée en 1995 par le Casablancais Mohamed Horani, édite des solutions de paiement électronique pour les institutions financières, processeurs, switchs nationaux et régionaux dans le monde entier. Ses solutions PowerCARD, utilisées par plus de 350 émetteurs et acquéreurs dans plus de 85 pays, couvrent toute la chaîne de valeur du paiement électronique et permettent de gérer tout type de cartes (crédit, débit, prépayées, entreprise, fidélité, carburant,…) via différents canaux (GAB, TPE, internet, mobile,…).

Amine Baroudi, SITI

Le roi mondial du thé de luxe

A seulement 40 ans, Amine El Baroudi est vice-président de la Société impériale des thés et infusions (Siti).  Cette entreprise familiale créée par son père en 1979 était spécialisée autrefois dans la fabrication de sachets de thé et de verveine pour un seul client et pas des moindre : le spécialiste français de la cosmétique, Yves Rocher. Le conditionneur qui a démarré avec la résurrection du «sachet mousseline», un sachet raffiné en coton cousu, maîtrise aujourd’hui toute la filière du conditionnement des thés et d’infusions, de l’approvisionnement, l’emballage à la livraison du produit fini.

Plus de 30 ans après sa création, Siti est devenue le leader mondial de la fabrication des sachets de thé haut de gamme. La société produit environ 400 millions sachets de ce type annuellement.L’entreprise a également développé depuis 7 ans le sachet thermo-soudé (200 millions par an) en plus du thé en vrac dans des boîtes en métal très haut de gamme. La plupart des marques de thé de luxe dans le monde sont ainsi produites à Marrakech. Par ailleurs,  laSITI a également développé sa propre marque , Tchaba qui rencontre elle aussi un succès retentissant. En 2014, SITI a lancé un investissement de 35 millions de dirhams dans le Marrakech Thé Center qui regroupe l’ensemble des filières propres ou en association avec ses partenaires. Un foncier de 50.000 m2 est dédié à ce pôle qui comprendra outre les trois unités de conditionnement, l’imprimerie digitale, une prochaine usine de production de boîtes métalliques, le laboratoire…

Le groupe qui emploie aujourd’hui 1.600 personnes a réussi à pénétrer un grand nombre de marchés américains, européens, des Emirats arabes unis, Singapour, Australie pour devenir leader du conditionnement du thé en sachet mousseline. Ses activités restent tournées à 99% vers l’export.

Younes Laraqui,  PDG de Seprob

L’étoile montante des grands travaux

C’est à son entreprise qu’a été attribuée la construction du pont à haubans de Sidi Maârouf. D’une longueur totale de 225 m, le pont à haubans traversera le rond-point Sidi Maârouf de MarjaneCalifonie vers La Colline. L’entreprise, qui emploie près d’un millier de salariés est aactuellement pleinement engagée dans la construction de cet ouvrage, dont le coût global s’élève à 316 millions de DH. «Le pont de Sidi Maârouf constitue le 2e plus grand ouvrage de ce type au Maroc après le pont du Bouregreg qui est en cours de construction», expliquaitYounèsLaraqui, PDG de Seprob, filiale de la holding Maropar.

Rappelons que Seprob est en charge notamment du projet de voie maritime de Zenata (ANP), dont le coût s’élève à 700 millions de DH. Cette route (3 voies x 3 voies), qui sera empruntée par les poids lourds, permettra de désengorger la circulation entre le port et la zone d’AïnSebaâ. Sur un tout autre registre, Seprob prend en charge les ouvrages d’art dans le cadre du projet de la LGV (entre Larache et Sidi Lyamani). L’entreprise est également engagée dans le projet de la marina de Casablanca. «Nous prenons en charge l’édification d’une plateforme pour une construction de 48 étages qui abritera l’hôtel Marriott», annonçait en 2014Laraqui. Seprob s’est égalementchargé de la plateforme et du génie civil des laveries de Khouribga pour le compte de l’OCP. 

Parmi les domaines d’intervention de Seprob, figurent notamment le génie civil de grands ensemble industriels, les bâtiment fonctionnels et d’habitation, les barrages et autres ouvrages hydrauliques. L’entreprise a par ailleurs des références dans les travaux autoroutiers, les stations de pompage, de traitement et d’épuration des eaux, les travaux portuaires ou encore les silos réservoirs.

Said Alj, Sanam Holding

L’empereur de l’agroalimentaire

Son groupe, Sanam Holding, compte une trentaine de sociétés (Unimer, VCR ,….) et emploie quelque 6 000 personnes, mais le vaisseau amiral du groupe reste la société Unimer, un des principaux acteurs du marché de la conserve.

Reprise en 1986, l’entreprise – créée au début du siècle dernier par des investisseurs français pour exporter des conserves de cornichons – connaît un développement phénoménal. En quelques années seulement, la petite structure se fait un nom sur les marchés africain, européen, mais aussi américain.Aujourd’hui, la société réalise un chiffre d’affaires de près de 1 milliard de dirhams (environ 92 millions d’euros) et nourrit de grandes ambitions sur le continent. Sa filiale UnimerAfrica a décroché le statut Casablanca Finance City et s’est lancée dans la réalisation d’une usine de conserves de poisson dans la zone franche de Nouadhibou, en Mauritanie.

Aussi, pendant la dernière décennie, Saïd Alj a grandement diversifié ses activités. Unimer, filiale phare de Sanam Holding, est actionnaire de RetailHoding (Carrefour au Maroc). Elle est également l’un des partenaires de l’assureur Saham. Aussi, la holding a pris le contrôle de plusieurs sociétés achetées à Mustapha Amhal dans l’agroalimentaire et la distribution de produits ménagers. L’empire de Saïd Alj s’étend aussi au matériel agricole (Stokvis Nord Afrique), au crédit à la consommation (Taslif), à l’immobilier (Sanam Immobilier), à l’hôtellerie et même aux studios de cinéma.

El Hachmi Boutgueray- Anwar investissement

Le self made man

Son groupe occupe aujourd’hui la place de numéro 2 du secteur agroalimentaire au Maroc et emploie plus de 3500 collaborateurs. El HachmiBoutguerays’est d’abord développé dans l’agroalimentaire, avant d’investir massivement dans l’immobilier, la distribution et la logistique, les matériaux de construction et l’agriculture.Autodidacte, il a à peine 17 ans quand il commence à travailler au côté de son père, un commerçant soussi installé à Oujda. Le business familial est alors très basique : deux magasins de gros distribuant des produits alimentaires. C’est de là qu’est parti El Hachmi, sans le moindre diplôme. De simple distributeur de biscuits et de produits alimentaires, Boutgueray est devenu en l’espace de quelques années, rachat après rachat, l’un des géants de l’industrie agroalimentaire du royaume. Ses marques Excelo (biscuits), Mario (thon en conserve), Badaouia (beurre) ou encore King Fruit (jus) connaissent un succès fulgurant auprès des consommateurs.

Mais sa plus grosse prise reste Fandy, le leader national de la minoterie, racheté en 2009 à la famille Bennani. Ce n’est pas tout. Quand le Maroc connaît son boom immobilier, dans les années 2000, El HachmiBoutgueray est, comme la majorité des hommes d’affaires du royaume, de la partie. Il se lance dans la promotion immobilière, tous segments confondus. Après la promotion pure et dure, l’homme s’est aussi attaquéà un vaste et courageux projet : une cimenterie à 3 milliards de dirhams dans la région de Settat !

Abdou Souleye Diop- Executive-Partner du Cabinet Mazars

Monsieur Afrique

Il est certes président de la commission Afrique de la CGEM. Mais ce sénégalais de 47 ans arrivé au Maroc à l’âge de 16 ans, est devenu une figure incontournable du monde des affaires.Fils d’ambassadeur, ce dernier  a beaucoup voyagé (Inde, Australie…) en suivant son père, mais c’est au Maroc, où il vit depuis l’âge de 16 ans, qu’il s’est senti le plus à l’aise.

Expert-comptable diplômé de l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) de Casablanca, il a gravi tous les échelons au sein de Mazars Masnaoui, cabinet d’audit, de conseil et de services aux entreprises – intégré au réseau international Mazars. Il y entre comme stagiaire en 1992 et est nommé responsable du bureau de Rabat quatre ans plus tard, avant de devenir l’un des trois associés dirigeants du cabinet, en 1999.

Passionné par l’essor des liens économiques entre son pays natal et son pays d’adoption, Abdou Diop conseille les groupes marocains dans leurs implantations subsahariennes. Aujourd’hui il est de toutes les délégations officielles et moins officielles en Afrique.

Somayya Douieb

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