Jazz au Maroc: vivement le live !

Symbole de paix, d’unité et de dialogue

Par Hakim ENNADI –MAP

Symbole de paix, d’unité et de dialogue, le Jazz a trouvé au Maroc un terrain fertile pour la pratique musicale basée sur l’innovation artistique, l’improvisation et l’intégration de nouvelles formes musicales.

Bien qu’il fasse moins de bruit, le Jazz est très présent au Maroc et le pays compte un grand nombre de musiciens et de troupes adeptes de ce registre musical. Le secret de réussite de cet art au Maroc réside, sans doute, dans l’esprit de brassage culturel que cultive le Royaume à bien des niveaux.

Jazz au Chellah, Tanjazz, Jazzablanca ou encore Jazz sous l’arganier, autant de festivals initiés dans différentes villes marocaines, grâce auxquels la popularité du Jazz n’a cessé de gagner du terrain. Ils ont réussi à conquérir un public fidèle et connaisseur et ont encouragé l’apparition de plusieurs troupes de jazz marocaines, telles que les incontournables Jauk El Maleh, les frères Souissi, Majid Bekkas ou encore la jeune troupe Jazz’amazigh.

Chaque année, Moulay Ahmed Alami organise deux grands festivals de Jazz, à savoir Jazzablanca et Tanjazz. Il explique que ces deux manifestations artistiques donnent une grande place à la découverte et aux jeunes talents, précisant que 40% des artistes qui se produisent à Jazzablanca sont marocains.

“Depuis plusieurs années, on a réussi à fidéliser un public très large, composé en grande partie de jeunes à la recherche de belles découvertes”, a-t-il déclaré à la MAP, notant que le public marocain est toujours avide de concerts, de musique et de découverte.

La fidélité du public témoigne de la qualité des festivals, a-t-il souligné, mettant en avant l’apport qualitatif de ces événements qui permettent aux artistes marocains de partager la scène avec des Jazzmen de renommée internationale.

D’autre part, les organisateurs veillent à organiser des ateliers de Jazz au profit des enfants, ce qui favorise la promotion de cet art auprès du jeune public et, de ce fait, garantit sa pérennité sur la scène artistique nationale.

“Depuis 2020, les activités artistiques sont presque à l’arrêt à cause de la pandémie de Covid-19 et les mesures restrictives qu’elle a entraînées”, a regretté M. Alami, relevant que le Jazz est un voyage en lui-même et a donc besoin de voyager en permanence à la quête de rencontres et d’échanges artistiques et culturels.

“Vivement la fin de la pandémie et le retour du live”, a-t-il dit, suggérant, si la situation perdure, d’innover des solutions pratiques et sûres pour permettre aux artistes de reprendre leur activité tout en respectant les gestes barrières visant la lutte contre la propagation du Covid-19.

La promotion du Jazz au Maroc est limitée aux seules initiatives d’artistes, de mécènes et d’un nombre d’acteurs culturels. Or, de l’avis des spécialistes, pour que cet art occupe la place qui lui sied sur la scène artistique nationale, il est nécessaire de l’accompagner du volet académique, en créant des écoles dédiées ou des formations spécifiques au sein des conservatoires de musique.

Dans ce sens, le Jazzman marocain et directeur artistique du Festival Jazz au Chellah, Majid Bekkas, a insisté sur l’importance de la création d’écoles spécialisées dans le Jazz, estimant que cette démarche est à même d’aider au développement de ce genre musical au niveau national.
Les Jazzmen marocains sont généralement autoditactes et pour développer leur niveau, il comptent sur leurs propres moyens et sur les rencontres avec des Jazzmen étrangers confirmés.

“D’année en année, le Jazz gagne du terrain au Maroc”, s’est il félicité dans une déclaration à la MAP, faisant savoir que cet engouement a commencé depuis les années 90, notamment avec le lancement en 1996 du festival Jazz au Chellah, né sous le nom de “Jazz aux Oudayas”.

“Bien qu’historiquement le Jazz est écouté par un public plutôt âgé, au Maroc, les jeunes forment la majorité des adeptes de ce genre musical”, a-t-il fait remarquer. Signe qu’il a encore de beaux jours devant lui.

Après une deuxième année sans festival en perspective, Majid Bekkas s’est montré serein, se disant persuadé que le public est impatient de retrouver les spectacles, les concerts et les festivals dès la fin de la crise sanitaire.

L’année 2021 marque le 10ème anniversaire de la Journée internationale du jazz depuis son adoption par la Conférence générale de l’UNESCO en 2011. Le 30 avril de chaque année, le monde de la musique célèbre le jazz et le rôle que joue ce genre musical dans l’encouragement du dialogue, la lutte contre la discrimination et la promotion de la dignité humaine.

Le Jazzday est destiné à sensibiliser la communauté internationale aux vertus du jazz comme outil éducatif, et comme force de paix, d’unité, de dialogue et de coopération renforcée entre les peuples.

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