La formation professionnelle, un levier de compétitivité des entreprises

Chakib Alj, président de la CGEM

La formation professionnelle, notamment dans le secteur touristique, constitue un levier de compétitivité des entreprises et de mobilité sociale, a indiqué, mercredi à Rabat, le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.

Lors d’un séminaire co-organisé par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Recherche scientifique et le ministère du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, sous le thème « Investir dans le capital humain pour relever les défis et accompagner les ambitions du secteur du Tourisme », M. Alj a mis en avant l’importance majeure du capital humain, particulièrement dans le secteur touristique, relevant que la CGEM, à travers ses membres, finance le système de formation professionnelle initiale et continue.

Ce système a, cependant, montré ses limites, a-t-il dit, soulignant que la feuille de route Royale du 4 avril 2019 est arrivée à point nommé pour apporter les réponses idoines à ces déficits structurels. « L’axe 3 de cette stratégie exhorte l’État à impliquer davantage le secteur privé dans la gouvernance de la formation professionnelle », a-t-il ajouté.

« Il s’agit d’un gage de qualité de la formation qui, in fine, aboutira à une adéquation formation-emploi et donc à une parfaite insertion des jeunes dans le marché du travail, puisque tout le système sera tiré par la demande et non pas l’offre », a-t-il poursuivi.

Dans ce sens, le président de la CGEM a salué la décision de confier la gestion des Instituts de Tourisme aux professionnels. « Cette stratégie doit intégrer des programmes de mise à niveau, de reconversion, mais aussi des formations pour les nouvelles compétences, afin de pallier le manque généré par le départ, notamment à l’étranger, de milliers de salariés formés », a-t-il fait observer.  Il s’agit d’une condition sine-qua-non pour sauvegarder la compétitivité des opérateurs touristiques et inscrire dans une relance durable et pérenne ce secteur vital pour notre pays, a noté M. Alj à cet effet.

Et de poursuivre que « lorsque nous impliquons les professionnels dans la gestion, nous les responsabilisons dans la définition de leurs branches, de leurs métiers et des besoins de leur secteur », relevant que cela permet également de mettre en œuvre l’approche par compétences et d’opérer une migration du mode résidentiel vers l’alternance.

« Tout ceci est de nature à aligner la production des compétences aux besoins des entreprises et à garantir la réussite et l’excellence du système de formation professionnelle », a-t-il ajouté. Dans ce sens, le président de la CGEM a mis en avant l’importance du secteur touristique, notant que celui-ci bénéficie d’une transparence sectorielle puisqu’il a disposé tout au long de son cheminement de contrats programmes et de stratégies claires.

« Ce secteur qui emploie, au Maroc, 550.000 personnes et un nombre significatif d’intérimaires et qui représente près de 7% du PIB national (12% en considérant les acteurs indirects), a été frappé, de façon dévastatrice par la pandémie, que ce soit au niveau de l’activité, qu’au niveau du capital humain formé », a-t-il rappelé, saluant l’engagement et la résilience des opérateurs du secteur dans la gestion de la crise.

Et d’insister : « Il est donc primordial d’accompagner ce secteur, et par l’Administration et par la CGEM, en mettant en place une stratégie de formation professionnelle, sachant qu’au niveau de la feuille de route Royale, le tourisme est présent dans la majorité des Cités des Métiers et des Compétences (CMC) au niveau des territoires ».

Pour sa part, la directrice générale de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), Loubna Tricha a affirmé que l’investissement dans le capital humain passe inévitablement par la formation, par la libération d’énergies mais aussi par le développement perpétuel des compétences.

Le secteur du tourisme, a-t-elle dit, se situait, avant même la pandémie, au carrefour de plusieurs transformations à l’échelle mondiale, citant dans ce sens la transformation digitale qui a changé structurellement la « Supply Chain touristique », modifié le travail des agences de voyages et imposé le marketing digital comme fonction stratégique dans le secteur.

Elle a également mis l’accent sur l’évolution de la culture sociale et l’émergence de l’économie du partage qui a changé le marché de l’infrastructure touristique au niveau national. « Nous assistons également à une forte évolution de la spécificité de la demande avec l’apparition de nouvelles niches comme le tourisme de montagne, le tourisme de santé, le tourisme de luxe, l’éco-tourisme et bien d’autres », a-t-elle poursuivi.

Tous ces changements se traduisent par une forte évolution des pratiques professionnelles nécessitant de nouvelles compétences pour accompagner l’exigence du monde post-covid, et, par voie de conséquence, la revue de l’offre de formations du secteur, a souligné Mme Tricha.

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