Bourse des Valeurs de Casablanca
Par Lhassan Essajide (MAP)
«Un trimestre à oublier», c’est désormais une conviction partagée par la majorité des sociétés cotées en bourse de Casablanca, lesquelles ont subi les lourdes conséquences du confinement imposé par la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19).
Des chutes inédites du chiffre d’affaires ont été enregistrées durant ces trois derniers mois par plusieurs entreprises, en particulier celles évoluant dans des secteurs sinistrés comme le tourisme, l’immobilier, le transport, etc. Une situation délicate qui a contribué à la détérioration de la santé financière de ces sociétés qui guette impatiemment la relance. «L’analyse des publications trimestriels ressort globalement un impact négatif très prononcé de l’évolution des chiffres d’affaires durant le deuxième trimestre passé, comparé, en glissement annuel, à celui de 2019 alors qu’une bonne partie du T1- celle précédant le 20 mars- a été marquée par des résultats largement comparables à la normalité», résume à la MAP, Mohammed Belkasseh, consultant financier chez Arithmetica Advisory.
En effet, le CA agrégé des sociétés cotées au 2ème trimestre a décroché de -10,5% à 55,7 milliards de dirhams (MMDH), contre une hausse de 0,5% lors du T1-2020, selon une note de recherche d’Attijari Global Research (AGR). Dans le détail, 54 sociétés cotées ont affiché des revenus en baisse au T2 contre 36 lors du trimestre précédent. Si à l’évidence les entreprises opérant dans les secteurs du tourisme, du transport et du bâtiment et travaux publics (BTP) ont subi de plein fouet la crise du coronavirus, d’autres ont fait preuve de résilience.
«Le 1er semestre est venu entériner la résilience des métiers de la grande consommation face à l’état de crise. L’effet négatif de la pandémie est perceptible dans l’évolution du CA par opérateur en T2, mais sur une base semestrielle, trois sociétés sur les sept appartenant au même secteur ont vu leur CA évoluer positivement, dont celui de Dari Couspate qui s’est amélioré de 15,1% à 329 MDH», a fait valoir M. Belkasseh.
M. Belkasseh a relevé que trois secteurs ont très bien survécu à la crise durant ce premier semestre. Il s’agit du secteur banquier où CIH, BCP, Attijariwafa Bank et BMCI ont vu leurs produits nets bancaires (PNB) respectifs augmenter de 17,4%, 13,9%, 4,8% et 1,1% par rapport au S1-2019. Ceux de Crédit du Maroc et Bank Of Africa sont restés quasi-stables.
Par ailleurs, l’unique valeur cotée en télécommunications, Itissalat Al-Maghrib, a pu améliorer son CA de 2,7% au premier semestre de cette même année comparé à l’année d’avant, oscillant entre 4% au titre de T1 et 1,3% en T2.
En ce qui concerne Risma, seul représentant du tourisme à la côte casablancaise, le consultant financier a relevé que son cas est «très révélateur de l’ampleur de la crise du côté du secteur» où son CA a littéralement baissé de près de 54% au titre de S1-2020 comparé à la même période de 2019 avec un handicap profond de plus de 87% de retrait de la performance commerciale durant T2 en glissement annuel.