8 mars: Ces femmes auteures et éditrices qui ont apporté leur pierre à l’édifice

Mohamed Nait Youssef

Incontestablement, les livres ont sauvé des vies, notamment de cette vacuité que traverse l’humanité en ces temps difficiles. En effet, la période de la pandémie n’a pas empêché  les plumes de faire entendre leurs voix et de révéler les maux du monde.

Au Maroc, à l’instar des autres pays, les femmes ont apporté leur pierre à l’édifice de la littérature, de l’édition et de la culture. Ainsi, plusieurs publications partagées entre le roman, la poésie et le théâtre écrit par des auteurs, poétesses et écrivaines marocaines viennent d’enrichir la bibliothèque nationale. Ainsi, dans son troisième roman  «Un jour la nuit» sorti en 2020, l’écrivaine et psychothérapeute Ghizlaine Chraibi présente au lecteur deux personnages un homme et une femme dans les différentes situations, le jour et la nuit, et qui  essaient de donner un sens à leur vie, puis s’aimer.

Ce livre est un éclairage sur la vie d’un couple mais en braquant les lumières sur de tas de questions entre autres, l’Amour. Ghizlaine Chraibi qui s’est aventurée  également dans le domaine de l’édition en lançant la maison d’édition Onze, a publié en 2020 son premier recueil de poésie intitulé « Que la foudre soit avec toi ! ». Dans la poésie comme la peinture, Ghizlaine a fait de la création non seulement son cheval de bataille pour confirmation de soi dans le monde mais et surtout un moyen pour résister et rendre hommage à la beauté, à l’humain.

Loubna Serraj, jeune écrivaine talentueuse, signe son premier roman «Pourvu qu’il soit de bonne humeur» paru chez «La croisée des chemins». Ce livre sorti d’abord au Maroc qui  sera réédité par les éditions « Au diable vauvert » en France prolonge le lecteur dans l’univers de deux femmes, deux personnages Maya et Lilya. Maya, une femme rêveuse et malheureuse, a été victime de la violence, du mépris et de l’esprit rétrograde de toute une époque où la société tournait le dos à la femme. Un mariage arrangé et un homme qui lui a été imposé, ce personnage est pourtant la voix d’un bon nombre de femmes emprisonnées derrière les quatre murs en béton et les idées patriciales ancrées dans les mentalités des gens sous prétexte des rapports sociaux, des coutumes, de l’honneur…

En lisant entre les lignes, Loubna Serraj a mis les lumières à la fois sur ce corps souffrant, dépouillé  et libre, indépendant, révolté contre toutes formes de soumission, d’exploitation, d’instrumentalisation. Au-delà de l’écriture romanesque, Loubna Serraj est aussi éditrice. Un métier dominé, au Maroc, par les hommes pendant plusieurs décennies.

Par contre, les écrivaines marocaines continuent de briller de mille feux dans les cieux de la création et de l’édition. Ainsi, l’auteure de « La révolte des rêves » et directrice des éditions Yomad Nadia Essalmi, a reçu dernièrement la distinction de Chevalier de l’ordre des arts et des lettres par la République française. Une distinction méritée pour la soldate du livre ayant milité pour le rayonnement de la littérature et des lettres marocaines à travers des événements tels que «Littératures itinérantes».

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