LE CINEMA AU CŒUR DE LA CAMPAGNE ELECTORALE
Quelle est votre appréciation de la présence de la politique dans le cinéma marocain? (Y compris vos films).
D’une manière ou d’une autre, la politique est présente, en mal ou en bien, dans le cinéma Marocain. Cela est vrai pour mes propres films où je crois qu’il y’a une place assez importante pour des questions de politique : les années de plomb dans Ali, Rabiaâ et les autres (2000) ou encore la liberté de la création artistique dans Les anges de Satan (2007).
Quel regard portez-vous sur la présence du cinéma dans la politique marocaine?
Nous avons eu un grand défenseur de Cinéma, qui grâce à lui, le cinéma a connu un grand bond en avant, quantitativement et qualitativement : c’est Monsieur Mohamed Nabil Benabdellah. Je rappelle qu’il avait défendu mon Film Ali Rabia et les autres en signant la pétition contre La censure et aussi mon film Les anges de Satan avant production et pendant le tournage, quand feu Bouzoubaa avait voulu arrêter le tournage.
Y a-t-il une personnalité, un fait, un événement, une scène de la vie publique de ces dernières années qui pourrait à votre avis inspirer un scénario pour le cinéma?
Tous mes films s’inspirent des événements politiques que nous avons vécus au Maroc. Et le prochain c’est sur un événement insolite «le mariage Homo!!!!»; je suis actuellement en phase d’écriture, et je compte aller jusqu’au bout de mon projet.
S’il y a une revendication, une grande réforme, une requête à présenter aux futurs parlementaires (une seule)… elle serait laquelle?
De nous laisser travailler tranquillement! On en a marre de l’autorisation draconienne qu’exigent les différentes autorités au niveau national et au niveau local. Cela n’existe dans aucun autre pays sauf chez nous. Ces dizaines d’autorisations et contrôles nous déstabilisent et ne nous laissent pas travailler en toute tranquillité. On ne peut jamais faire de bons films dans ces conditions. Aider le cinéma marocain avec de l’argent et à la fois lui demander tant d’autorisations c’est comme pisser sur le sable…
Mohammed Bakrim