Suite à la primauté de son parti lors des récentes élections législatives, le chef de gouvernement a été reconduit dans ses fonctions. C’est la première fois dans les annales de la gestion des affaires publiques qu’une telle reconduction successive se soit produite dans notre pays. Karim Amrani, le célébrissime ex patron de l’OCP, avait rempilé une seconde fois à la primature, mais non pas d’affilée, d’autant plus qu’il n’émanait pas des urnes.
A l’heure qu’il est, les tractations vont bon train pour un nouveau collectif cohérent. Avec l’entrée en lice de l’Istiqlal qui représente, en fait, l’épine dorsale numérique de cette constitution, le mouvement national serait, sans doute, en passe de renouer avec les retrouvailles, après une certaine «désaffection» compromettante. Assurément revigorée de ses errements, mais encore en ballotage, l’USFP parait encline de regagner son poste qu’il avait rechigné, lors du mandat sortant dont les rênes étaient détenues par le même cavalier qu’aujourd’hui.
Le PPS, quant à lui, toujours conséquent et fidèle à ses engagements, il ne trouverait aucune peine à maintenir sa position qu’elle avait soutenue auparavant et dont la justesse et la véracité font maintenant autant de reconnaissance dans le camp des uns que de remords chez des autres. Néanmoins, en tant qu’entité respectueuse des dispositions de ses règlements internes, il soumettra incessamment cette démarche aux instances décisionnelles auxquelles revient la ratification finale.
Le retour de la Koutla démocratique à ce niveau, longtemps attendu et espéré, après tant de frictions et de fâcheries, a l’air de se pointer dans l’horizon, à la grande satisfaction des adeptes de la démocratie et du progrès. Il est bien évident qu’au-delà de la substance nationale et progressiste qu’imprimera, incontestablement, cette flopée de formations« traditionnelles », dans les veines du prochain exécutif, il ne fait absolument pas de doute que les cadres et les compétences imbibées de maturité politique et de virtuosité civique prospèrent mieux que nulle part ailleurs.
Il va sans dire non plus, que les réformes dont les premiers édifices étaient amorcés en 1998, au sein de l’alternance consensuelle, étaient justement engagées par cette alliance, en parfaite synergie avec la monarchie. On ne saurait alors louper ce rendez-vous historique qui, sans aucun doute, mettra sous l’éteignoir toute idée d’hégémonie politique, instaurée avec insistance dans notre champ partisan, depuis l’apparition de son instigateur, il y a presque une décennie. Il faut bien dire que la fortification des partis sérieux et soudés serait la panacée idoine contre ce monopole destructif et attentatoire au processus démocratique sain. Pourvu que l’on descende ensemble de la tour d’ivoire où on avait l’habitude de percher sans réelle influence sur le peuple, relégué au second plan de ses préoccupations plutôt détournées par l’arrogance et la vanité des uns ou encore par l’entêtement et la conflictualité des autres. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’emparent de cet épanchement populaire délaissé et l’inondent de pognon souillé et de théologie narquoise. En dépit des formes d’oppression et de damnation dont il fut victime durant son parcours de militance, le mouvement national a, sans nul doute, failli à ses engagements envers le peuple, à cause des rixes et des scissions intestines qui ont érodé ses rangs et affecté ses mutualités. L’heure est de se ressaisir et de se rattraper !
Saoudi El Amalki